| SEIGLE, subst. masc. A. − BOT. Céréale de la famille des Graminées dont les graines produisent une farine panifiable et qui est cultivée dans les régions nordiques, les montagnes et les terres pauvres. Synon. grand blé*, blé* de la saint Jean (vieilli).Seigle d'automne, de l'hiver, de mars, de printemps; terre à seigle; champ de seigle; épi, gerbe de seigle; paille de seigle; battre, cultiver, couper, faire les seigles. De chaque côté du chemin s'étendaient des landes incultes, des espaces où la couche d'humus était si mince, qu'on ne pouvait même pas y semer du seigle (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 198).Les métayers de Grandgousier, qui, près de là, gaulaient des noix (...) frappèrent sur les fouaciers comme sur du seigle vert (France, Rabelais, 1909, p. 53).V. avoine ex. 1. B. − P. méton. 1. Champ de seigle. Sara me tira dans un seigle voisin, où nous nous cachâmes (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 233). 2. Grain de cette céréale, mince et long, de couleur brun foncé. Grenier à seigle; cours, prix du seigle; engranger le seigle; picorer du seigle; vendre du seigle. Les paysans, et même quelques fermiers, ne possédaient pas assez d'argent pour payer leurs semences. Aux uns, maître Taboureau prêtait un sac d'orge pour lequel ils lui rendaient un sac de seigle après la moisson; aux autres, un setier de blé pour un sac de farine (Balzac, Méd. camp., 1833, p. 64).Infra ex. de Brunerie. ♦ Couleur seigle. Couleur brun foncé. Un col roulé à emmanchures raglan. Vous le tricoterez avec la laine de pays de Plassard couleur seigle (Elle, 7 oct. 1974, p. 109, col. 1). − Seigle ergoté* V. ergot A 2. 3. Farine obtenue à partir de ces grains. Crêpe, galette de seigle; pain de seigle. La couque au seigle pur se fait surtout dans le nord de la France, à Reims et à Paris, ainsi qu'en Gâtinais et en Franche-Comté. La couque bâtarde ou couque dijonnaise renferme des proportions variables de blé et de seigle (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 20). Prononc. et Orth.: [sεgl]. Martinet-Walter 1973 attribue à qq. suj. une prononc. [sε:gl]. Ac. 1694, 1718: seigle, segle; dep. 1740: seigle. La graph. sègle est ds Fér., Fér. crit. t. 3 1788, Besch. 1845. Étymol. et Hist. 1176-81 soigle (Chrétien de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 2879-2880: pain D'orge, et de soigle); fin xiies. soile (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, IIeréd., 2196: pain de soile); ca 1221 segle (Complainte de Jérusalem contre la cour de Rome ds Bartsch-Horning 1887, col. 377, 35); 1286 seygle (Villeloin, Arch. d'Indre et Loire ds Gdf. Compl.); ca 1350 seigle (Roques t. 1, IV, 7929). Du lat. sēcăle « seigle » ou empr. à l'a. prov. segle. Fréq. abs. littér.: 208. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 239, b) 333; xxes.: a) 374, b) 276. |