| SECOURABLE, adj. A. − 1. [En parlant d'une pers.; souvent avec un compl. prép. introd. par à et précisant le destinataire] a) Qui vient volontiers en aide à autrui. Synon. charitable.Un homme secourable aux malheureux; une femme compatissante et secourable. L'homme est autant redoutable que secourable à l'homme (Alain, Propos, 1933, p. 1159): ... ayant consacré à des œuvres bienfaisantes une grande partie de sa fortune, n'ayant gardé que ce qui lui permettrait de demeurer jusqu'à sa mort utile et secourable aux pauvres, il se réfugia dans une existence calme.
Maupass., Contes et nouv., t. 2, Champ. d'oliv., 1890, p. 79. b) Qui se porte au secours de quelqu'un qui se trouve dans une situation de danger physique ou de détresse morale. Comme (...) il m'avait été secourable avec sollicitude et délicatesse dans certaines détresses de mon âme et de mon esprit, je regarde comme un devoir de le compter parmi mes éducateurs et bienfaiteurs intellectuels (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 267).Appelons providentielle également la rencontre de ces secourables cavaliers qui vous ont permis de fuir jusqu'à cette sûre demeure (Claudel, Soulier, 1944, 1repart., 2ejournée, 3, p. 1004). c) [P. méton.] Amitié secourable; secourable bonté; présence tendre et secourable. Qui donc eût cru qu'un monstre à ce point hideux se fût penché avec des gestes secourables vers deux femmes (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 100). − Loc. fig. Prêter, tendre à qqn une main secourable. Apporter à quelqu'un son aide, lui prêter spontanément assistance. Nous nous serons rencontrés dans notre jeunesse, nous nous serons tendu une main secourable dans une période malheureuse (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 326). 2. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Qui est utile, qui sert occasionnellement d'aide.
Œuvre secourable. Quand le prêtre et le pénitent sont sincères, la confession peut être encore secourable (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 231).Mais où sont nos lunettes? Tout près et secourables. Car nous voyons à travers (Alain, Propos, 1923, p. 521). B. − Vx. [En parlant d'une place forte, d'une ville] Qui peut être secourue. La place est secourable par mer (Littré). Prononc. et Orth.: [səkuʀabl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 socurable « qui secourt, aide volontiers les autres » (Wace, St Nicolas, 229 ds T.-L.); ca 1150 secourable (Conte de Flore et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 742); 2. 1581 [éd.] « qui peut être secouru (en parlant d'une place de guerre) » (J. A. de Baïf, Mimes, livre II, f o45 r o). Dér. de secourir*; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 165. |