| * Dans l'article "SCISSION,, subst. fém." SCISSION, subst. fém. Action de (se) scinder; résultat de cette action. Scission arbitraire, artificielle, définitive, fratricide, funeste, irrémédiable; créer, engendrer, établir, opérer, produire une scission. A. − 1. [Corresp. à scinder A] Division; éclatement. Un incident faillit amener la scission du groupe (Arland, Ordre, 1929, p. 193).Les premiers partis communistes occidentaux, nés de scissions à l'intérieur des partis socialistes, se constituèrent sur le modèle de ces derniers (Traité sociol., 1968, p. 28). − Scission de... en.À la fin du Bas Empire, la scission de l'État en Orient et Occident est un fait accompli après la mort de Théodose, en 395 (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 371). 2. Spécialement a) BIOL. Synon. de scissiparité.Vibrions septiques (...) en voie de génération par scission (Pasteurds Travaux, 1878, p. 186). ♦ Scission binaire, scission multiple. [Lorsque les cellules végétales] ont atteint une certaine dimension, typique pour chaque espèce, elles se divisent en deux. Cette forme de multiplication est appelée scission binaire, par opposition à la scission multiple qui se produit quand le contenu cellulaire se divise en quatre unités plus petites, ou davantage (E. J. H. Corner, La Vie des plantes, trad. par L. Dilé, 1971 [1970], p. 23). b) CHIMIE
α) Dissociation. Le craquage, brusque scission des grosses molécules (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 311). − Scission... en.Le catabolisme intermédiaire des protéines et des polypeptides provoque leur scission en un grand nombre d'acides aminés (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 682).
β) Rupture. L'hydrolyse [de l'acide désoxyribonucléique] par l'acide chlorhydrique semble se faire en trois temps: 1. Scission des ponts reliant les bases puriques au sucre. 2. Scission des ponts reliant les bases pyrimidiques au sucre. 3. Scission des ponts reliant les nucléotides entre eux, ce qui aboutit à la dépolymérisation totale (Husson, Graf, Biol. gén., 1965, p. 82). c) DR. COMM. ,,Disparition d'une société par transmission de la totalité de son patrimoine social à des sociétés nouvelles ou préexistantes (« fusion-scission »), moyennant attribution aux associés de la société scindée de parts ou actions des sociétés issues de la scission`` (Jur. 1985). B. − [Corresp. à scinder B] 1. Séparation, rupture. Il ne lui suffisait plus d'écarter Lulu petit à petit de sa vie; maintenant c'était une scission claire, précise, réalisée (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 192). − Scission de... et de.Les gens comme il faut, les hommes bien gantés et bien cravatés, qui ne rougissent pas d'épouser une femme pour sa fortune, proclament (...) comme indispensable une complète scission des intérêts et des sentiments (Balzac, Mais. Nucingen, 1838, p. 598). − Scission entre... et.La scission entre « légitimistes » et « orléanistes » (...) divisera profondément les monarchistes français et aidera à leur élimination au moment de l'élaboration de la Constitution de 1875 (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 77).Les bouleversements économiques de la Révolution, l'industrialisation du XIXesiècle ont eu, dans le domaine de la céramique, une grave répercussion: la scission entre les produits industriels et les produits artistiques, ceux-ci devenant généralement l'œuvre de quelques céramistes indépendants (G. Fontaine, Céram. fr., 1965, p. 12). 2. POL., RELIG. Dissidence, schisme, sécession. Le grand chef séparatiste est le docteur Georges Heim, ancien professeur de collège. Il vient de provoquer une scission du centre bavarois qui s'est détaché du centre de l'empire, et il veut constituer un grand parti paysan en Bavière (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 122).Les Jacobins se virent menacés de dissolution par la scission de presque tous les députés qui allèrent installer un nouveau club aux Feuillants (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 231). − Loc. Faire scission. La nation avait fait scission avec la couronne: le roi n'était plus l'État (Balzac,
Œuvres div., t. 3, 1837, p. 159). Prononc. et Orth.: [sisjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1486 [éd.] « action de scinder et son résultat » (Mer des hyst., t. I, f o193 ds Gdf. Compl.); 1531 [éd.] fig. « division, déchirement » (J. de Vignay, Miroir hist. ds Delb. Notes mss); en partic. 1. 1517 [éd.] « séparation, division dans une assemblée, un parti, un État » la scicion des deux empires ([Guillaume Fillastre], Hist. de la Tois. d'Or, I, f. 45 ds La Curne); 1789 faire scission (Sieyès, Tiers état, p. 83); 2. 1739 « schisme » (Mém. de Trévoux, Mai ds Trév. 1752); 3. 1762 « partage des opinions ou des voix dans les votes » (Ac.); 4. 1845 biol. « fissiparité » (J. Müller, Manuel de Physiol., trad. de l'all. par A.-J.-L. Jourdan, Paris, J.-B. Baillière, t. 2, p. 567). Empr. au b. lat.scissio « coupure, division », formé sur le supin scissum, de scindere, v. scinder. Fréq. abs. littér.: 105. DÉR. 1. Scissionnaire, adj. et subst.,rare. [Corresp. à supra B 2] a) Adj. et subst. (Celui, celle) qui fait scission. Synon. scissionniste.La loi du 22 floréal an VI (11 mai 1798) écarta les députés de 8 départements où il n'y avait pas eu de scission, en sorte que leurs sièges restèrent vacants; dans 19 circonscriptions, on valida les scissionnaires (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 504).Il s'était trouvé (...) des électeurs pour former des assemblées électorales scissionnaires; mais leurs élus furent systématiquement écartés au profit de ceux des « assemblées-mères » (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 539).b) Adj. Relatif à une scission. Crise scissionnaire. (Ds Littré, Lar. Lang. fr., Rob. 1985). − [sisjɔnε:ʀ]. Att. ds Ac. 1835, 1878. − 1resattest. 1792 subst. (La Société des Jacobins, III, 391 [20 févr.] ds Ranft, p. 42), 1799 adj. l'Assemblée Électorale Scissionnaire (Dict. néol., article Antonelle, ibid.); de scission, suff. -aire*. 2. Scissionnisme, subst. masc.,rare. [Corresp. à supra B 2] Politique scissionniste. Le parti japonais (...) ne veut pas une rupture « organisationnelle » avec l'Union soviétique, qui serait du scissionnisme » (Le Monde, 17 nov. 1966, p. 2, col. 6).− [sisjɔnism̭]. − 1reattest. 1935 pol. (B. Souvarine, Staline, p. 375 [Plon] ds Quem. DDL t. 26, s.v. fractionnisme); de scission, suff. -isme*. 3. Scissionniste, adj. et subst.,rare. [Corresp. à supra B 2] Synon. de scissionnaire (supra dér. 1).a) Adj. et subst. On avait de bonnes raisons de supposer que les bandes inconnues qui croisaient dans la savane provenaient de la tribu du groupe scissionniste auquel appartenait le sorcier (Lévi-Strauss, Anthropol. struct., 1958, p. 187).Contacts entre plusieurs des « scissionnistes » et les milieux d'affaires (Meynaud, Groupes pression Fr., 1958, p. 314).b) Adj. Activités scissionnistes (Rob.). − [sisjɔnist]. − 1reattest. 1935 pol. (B. Souvarine, Staline, p. 405 et passim [Plon] ds Quem. DDL t. 26); de scission, suff. -iste*. BBG. − Dub. Pol. 1962, p. 416 (s.v. scissionnaire). − Quem. DDL t. 11, 21, 31. |