| SCINTILLATION, subst. fém. A. − Synon. de scintillement (v. ce mot A).La veille, le soleil s'était couché dans une brume rouge, au milieu des scintillations phosphorescentes de l'Océan (Verne, Tour monde, 1873, p. 117).Constantin Guys, à cette époque, est le seul qui sache aussi voir (...) le frémissement du soleil, la scintillation des joyaux et des lampes (Faure, Hist. art, 1921, p. 196). B. − 1. ASTRONOMIE a) Scintillation (d'une étoile). Fluctuation rapide apparente d'intensité et de couleur de la lumière d'une étoile (plus rarement d'une planète), due à une réfraction irrégulière dans l'atmosphère. Neuf fois sur dix la scintillation des étoiles annonçait le beau temps (France, Lys rouge, 1894, p. 30).Saturne, que, seul, le manque de scintillation empêche de confondre avec une étoile de première grandeur (Danjon, Cosmogr., 1948, p. 16).[P. méton.] Regarder à travers les arbres la scintillation de la nuit commençante (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 218). b) Scintillation (interplanétaire). ,,Ensemble des fluctuations rapides du flux reçu de radiosources de faible diamètre apparent situées dans des directions voisines de celles du soleil`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). Hey a découvert (...) la première radiosource extragalactique et les phénomènes de scintillation en 1946 (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 598). 2. PHYS. Brève émission de lumière provoquée par l'impact d'une particule chargée électriquement sur certaines substances. Sir W. Crookes a découvert que la phosphorescence excitée par les rayons α sur les substances qui les arrêtent, se résout à la loupe en scintillations, étoiles fugitives éteintes aussitôt qu'allumées, qu'on voit continuellement apparaître et disparaître aux divers points de l'écran qui reçoit la pluie de projectiles (J. Perrin, Les Atomes, 1913, p. 281).Le plus ancien procédé consiste à compter les scintillations que produisent les arrivées de particules alpha sur un écran de sulfure de zinc. Chaque impact s'accompagne d'une petite scintillation que l'on peut voir lorsque l'œil est habitué à l'obscurité (Leprince-Ringuet, Transmut. artif., 1933, p. 22). Prononc. et Orth.: [sε
̃tijasjɔ
̃]. V. scintiller. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1490 « éclair » (Jean Molinet, Chroniques, 119 ds N. Dupire, Jean Molinet, vie, œuvres, p. 273); 2. 1538 « caractère de ce qui brille par éclats » (Est., s.v. scintillatio); spéc. 1740 terme d'astron. (Ac.). Empr. au lat.scintillatio « éblouissement », dér. de scintillare, v. scintiller. Fréq. abs. littér.: 33. |