| SCIEMMENT, adv. En sachant précisément ce que l'on fait. Synon. en connaissance de cause, consciemment, délibérément, volontairement; anton. inconsciemment.− [Détermine un verbe] Agir, mentir, tromper sciemment; commettre, faire sciemment qqc. Je ne sache que Montaigne et Regnier qui, à proprement parler, aient fait du style, et encore était-ce de verve et d'instinct plutôt que sciemment et par principes raisonnés (Sainte-Beuve, Tabl. poés., 1828, p. 159).Sciemment ou non, en s'obstinant à localiser le conflit, l'Allemagne pousse la Russie à la guerre! (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 330). − [Plus rarement, détermine un adj.] L'histoire ancienne nous offre quelques rares exemples d'oracles sciemment faux répandus à dessein dans des vues politiques (Comte, Philos. posit., t. 5, 1894, [1841], p. 146).Ces deux partis n'ont (...) que la valeur de positions-limites sciemment outrancières (Antoine, Passeron, Réforme Univ., 1966, p. 129). Prononc. et Orth.: [sjamɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1342 escïanment, escïamment et scïamment, scïentement (Renart le Contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, 8783); [1371-75] sciemment (Raoul de Presles, Cité de Dieu, éd. 1531, XIV, expr. sur le chap. 2 ds Delb. Notes mss); ca 1465 sciemment (G. Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 73). Formé d'apr. l'adv. lat. corresp. scienter sur sciens, -tis, part. prés. adj. de scire « savoir » (cf. a. fr. scient « savant, sage » 1288 Tacquemart Gielee, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 4664 et 4736, v. aussi escient étymol.); suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 132. |