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SCALPEL, subst. masc.
Petit couteau à lame fixe à un ou deux tranchants, utilisé surtout par les anatomistes pour inciser et disséquer. Incision au scalpel; manier le scalpel. En vain le scalpel s'est enfoncé dans le crâne humain; il n'a pu disséquer la pensée qui survit à la tête dont elle est sortie (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 620).La paroi intestinale crie sous le scalpel (Dopter dsNouv. Traité Méd.fasc. 31927, p. 320).V. bistouri ex. 2.
− P. métaph. ou au fig. Le scalpel de l'analyse, de la critique. Le scalpel des poëtes, comme ils disent, ne fouille que dans les cœurs pervertis et ne dévoile que des âmes malsaines (Feuillet, Scènes et com., 1854, p. 211).Aujourd'hui, la mémoire avec un scalpel taille dans ce bloc de chair et retrouve le visage aigu d'autrefois (Green, Journal, 1943, p. 36).
Prononc. et Orth.: [skalpεl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1370 scalpel et scalpre (Trad. Chirurgie de Guy de Chauliac, ms. Montpellier ds Sigurs, p. 73); 1538 scalpre (Le Guidon en fr. de Guy de Chauliac, reveu et au vray corrigé par Jehan Canappe, f o157, ibid., p. 316); 1539 scalpelle (J. Canappe, Sixième livre de la méthode thérapeutique, 88 d'apr. R. Chauvelot ds Fr. mod. t. 19, p. 200); 1704 scalpel (Trév., t. 3, Dictionarium latino-gallicum, s.v. scalpellum). Empr. au lat. de même sensscalpellum, dimin. de scalprum « outil tranchant » auquel est empr. la forme scalpre. Fréq. abs. littér.: 104.