| SAUTELER, verbe intrans. Vieilli ou littér. A. − [Le suj. désigne un animal] Se déplacer en faisant de petits sauts. Synon. sautiller.Les rainettes peureuses sautelaient à travers l'herbe humide de rosée (Gautier, Fracasse, 1863, p. 455). − [Le suj. désigne une pers.] Faire des sauts d'un pied sur l'autre ou à cloche-pied. Depuis quelques minutes, Justin, sautelant sur un pied, poussait devant lui, le long du trottoir, comme au jeu de la marelle, un petit éclat de pierre plate (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 16). B. − [Le suj. désigne un cours d'eau] Faire de petits bonds. Au bout du jardin sautelait une étroite rivière, si vive qu'elle emportait, d'un bond, tout ce qui l'eût pu déshonorer (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 18).[L'eau] sort, en sautelant et bouillant, si glacée que Gaspard obligea les jeunes filles à y plonger les mains un moment avant de boire (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 272). REM. Sautelant, -ante, adj.,vieilli. Qui sautille. Synon. sautillant.[Une] foule hideuse, sautelante comme une nuée de grenouilles, à demi entrevue dans les ténèbres (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 523).[Le pont de Saint-Maur] était faiblement éclairé par deux ou trois becs de gaz. À leur clarté sautelante, on apercevait la Marne, les berges pelées par place et les bateaux des pêcheurs (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 28). Prononc. et Orth.: [sotle], (il) sautelle [-εl]. Att. ds Ac. 1694: sauteler: ,,les oiseaux sautellent``. V. verbes en -eler, -eter, s.v. jeter. Étymol. et Hist. Dernier quart xiies. (Raoul de Cambrai, 4951, éd. Meyer et Longnon, p. 170); 1580 « changer brusquement de sujet » (Montaigne, Essais, II, 10, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 412). Dér. de sauter*; suff. -eler*. DÉR. Sautèlement, subst. masc.,vieilli. Synon. de sautillement.Or, une chèvre broutait le gazon d'un fossé, blanche toute petite, grêle, avec des sautèlements qui effarouchaient les libellules et les mouches (Jean qui passe, Le Vagabond, in La Vie pop., 13 août 1882, p. 386 ds Quem. DDL t. 25).P. métaph. Vidal bossu, déjeté, sans équilibre sur de pauvres jambes tordues, se [déplace] avec un sautèlement, un battement de membres, une oblicité tombante d'oiseau blessé ou de crapaud mutilé (Frapié, Maternelle, 1904, p. 116).− [sotεlmɑ
̃]. − 1reattest. 1575 (Paré,
Œuvres, XI, I, éd. J. F. Malgaigne, t. 2, p. 243); de sauteler, suff. -ment1*. |