| SAUF1, SAUVE, adj. A. − [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui a échappé à un grave danger, à la mort. Sur le sol de l'arène, il lutte pour être sauf, comme le veut son instinct, qui gouverne sur ce sol, et c'est bien pourquoi on appelle ce sol le « terrain de la vérité » (Montherl.,Bestiaires, 1926, p. 524). − Avoir, conserver la vie sauve. Être épargné, rester en vie. Laisser la vie sauve à qqn; obtenir la vie sauve de qqn. Le laisser en vie; obtenir qu'il reste en vie. Nous avons répété à ces délégations que nous laisserions la vie sauve à ceux qui déposeraient les armes, que nous continuerons les subsides aux ouvriers nécessiteux (Thiers, 1871ds Rec. textes hist., p. 64). − [Souvent associé à sain] Sain et sauf, saine et sauve. Désiré Wasselin avait été mordu en deux places, à la main et au poignet. Pâle et sanglant, qu'il me parut admirable! Il me prit dans ses bras, encore que je fusse sain et sauf, et m'emporta dans l'escalier (Duhamel,Notaire Havre, 1933, p. 80). B. − P. anal. [En parlant d'une chose] Qui est intact, qui n'a pas subi de dommages. Curieux aussi d'apprendre si nos meubles sont saufs ou si les Allemands les ont pris (Green,Journal, 1944, p. 157). C. − Au fig. Qui n'est pas atteint, touché. Synon. intact.L'honneur est sauf. Elle voulait donner un air « fiançailles » à cette liaison, pour que les apparences fussent sauves, mais seulement un air, pas de réalité (Montherl.,Pitié femmes, 1936, p. 1179). Prononc. et Orth.: [so:f], fém. [so:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. salv « qui a le salut éternel » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 455); 2. 1130-40 « intact; qui n'est pas atteint » (Wace, Vie de Sainte-Marguerite, éd. E. A. Francis, 746); 1155 sains e salfs (Id., Brut, éd. I. Arnold, 8824). Du lat. salvus « entier, intact », en lat. chrét. « sauvé (du méchant ou du mal par le Sauveur) ». Bbg. Mantou (R.). La Lexicalisation dans la tournure adj.-art. In: [Mél. Pohl (J.)]. Bruxelles, 1980, pp. 150-151. |