| * Dans l'article "SAUCISSON,, subst. masc." SAUCISSON, subst. masc. A. − ART CULIN. Préparation de charcuterie à base de viande de porc, de bœuf ou de cheval et de gras de porc hachés plus ou moins fin, assaisonnée et épicée, contenue dans un boyau fermé aux deux bouts et souvent ficelé, puis séchée et qui se consomme crue ou cuite. Il servit du boudin froid, des ronds de saucisson, un morceau de petit salé, des cornichons et de la graisse d'oie (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 783).À la sortie, Dubreuilh irait manger du saucisson en buvant du beaujolais: ça serait un bistrot quelconque, personne n'aurait grand-chose à dire aux autres, mais ils se sentiraient bien (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 571). SYNT. Saucisson d'Arles, de Lyon, truffé et aux pistaches; saucisson de ménage, de montagne; saucisson à l'ail; saucisson cru, cuit, sec; rondelle, tranche, peau, pelure de saucisson. − P. compar. Tiens! La grosse vache est levée! criait la belle Normande. Elle se ficelle comme ses saucissons, cette femme-là... Ah! bien! Elle a remis son col de samedi, et elle porte encore sa robe de popeline! (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 741).Quelques minutes plus tard arrivait dans un camion Leclerc, ficelé comme un saucisson, entre quatre miliciens, baïonnette au canon (Malraux, Espoir, 1937, p. 671). B. − P. anal. 1. TECHNOL., vx a) Fascine confectionnée de branchages liés entre eux, utilisée pour la construction de retranchements, d'épaulements de batterie ou pour effectuer un fascinage. Les fascinages, dont les éléments sont les piquets, les fascines, les clayons, le tunage, les saucissons, les claies, les roseaux et la paille (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 333). b) Rouleau de cuir ou de toile rempli de poudre servant à mettre le feu à une mine. Tout était terminé, les saucissons de dynamite étaient en place, et la mèche fut allumée (Verne, 500 millions, 1879, p. 220). 2. Pain de forme cylindrique. (Dict. xxes.). 3. Fam. [Désigne de façon péj. un animal (le plus souvent un chien) gros et court, bas sur pattes] Saucisson (à pattes) (Rey-Chantr. Expr. 1979). − [À propos d'une pers.] Il y a chez lui quelque chose d'un poupard fabriqué en lard rance, c'est un peu de l'humanité de charcuterie, et Léonide Leblanc, je crois, l'a joliment baptisé: « saucisson à pattes » (Goncourt, Journal, 1885, p. 474).Je suis un vieux communiste, moi, et pas une gueule à galons ni un saucisson à ficelles (Malraux, Espoir, 1937, p. 671). C. − Péjoratif 1. Populaire a) Morceau de musique, chanson, généralement de valeur médiocre, que l'on entend sans arrêt (d'apr. Radio 1972). b) Imbécile. Synon. saucisse (v. ce mot C).Sacrée andouille, et c'est ça qu'tu nommes la rue d'la Gaîté!... Saucisson à pattes!... Dire que c't électeur! (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 134).I's'laissait tomber assis. I' prenait un air con. I' faisait l'saucisson. I' d'venait comme un paquet de linge sale (Barbusse, Feu, 1916, p. 126).Il m'avait foutu la caille ce grand saucisson, avec son histoire de campagne (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 378). 2. Arg. Femme grasse et de mœurs dissolues. Synon. boudin.Sadi de Gorter me dit un jour qu'il voulait m'emmener chez un de ses amis, un aristocrate lithuanien qui écrivait en français. Ce soir-là, j'avais rendez-vous avec un saucisson quelconque et je lui répondis: « Qu'est-ce que j'ai à en foutre, de ton lithuanien! » (A. Paraz, Le Gala des vaches, 1948, p. 86 ds Cellard-Rey 1980). REM. 1. Sauciflard, subst. masc.,fam., synon. de saucisson.Je m'enveloppe dans le mouchoir deux tartares sous cellophane ou une paire de sauciflards, je me les fourre dans la culotte et je remonte, un peu réconfortée, rentrant le ventre sous mon cataplasme de viande (A. Sarrazin,La Traversière,1966,p. 104). 2. Saucissot, subst. masc.,rare, synon. de saucisson.Les chasseurs (...) tirent de leurs carniers un bon morceau de bœuf en daube, des oignons crus, un saucissot, quelques anchois, et commencent un déjeuner interminable (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p. 6). 3. Saucissonnier, -ière, adj.,hapax. Gertrude [une chienne] courte, saucissonnière parce que trop nourrie (Colette, Fanal, 1949, p. 210). Prononc. et Orth.: [sosisɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1552 Saulcisson « sorte de grosse saucisse » (Rabelais, Quart Livre, chap. 36, éd. R. Marichal, p. 162); 2. 1623 p. métaph. « sorte de fusée » (Ch. Sorel, Francion, éd. Colombey, 1877, p. 435). Empr. à l'ital.salsiccione, att. au sens 1 dep. la 2emoit. du xives. (Sacchetti ds Tomm.-Bell.), dér. augm. de salsiccia (saucisse*). Fréq. abs. littér.: 167. DÉR. Saucissonné, -ée, adj.Serré, ficelé comme un saucisson; en partic., serré, ficelé dans des vêtements trop étroits. Je me suis réveillé comme je m'étais couché, saucissonné dans ma couverture (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 61).Les blessés dont le bras était plâtré marchaient, leur bras saucissonné de linge tenu loin du corps par l'attelle, comme des violonistes, violon au cou (Malraux, Espoir, 1937, p. 514).− [sosisɔne]. − 1reattest. 1881 « ficelé comme un saucisson » (Vallès, J. Vingtras, Bachel., p. 296); de saucisson, suff. -é*. BBG. − Hope 1971, p. 221. − Hotier Cirque 1973 [1972], p. 126. |