| SALOIR, subst. masc. A. − Coffre de bois ou pot dans lequel on plaçait autrefois le sel. (Dict. xixeet xxes.). Synon. boîte à sel. B. − Grand récipient de bois ou de grès destiné à recevoir les salaisons. Mettre du lard, du porc au saloir. On les étend [les oies] dans un saloir, saupoudrées de gros sel. Elles s'y imprègnent de saumure, y arrivent à la saturation nécessaire à leur conservation, et on les en retire ordinairement après les trois jours (Pesquidoux,Chez nous,1921, p. 49).Pour leur propre usage, des milliers de paysans de par le monde, conservent encore de la viande au saloir (Wolkowitsch,Élev.,1966, p. 173). − [P. allus. à la légende de saint Nicolas] Quand l'heure viendra de digérer, ce sera, pour les Russes assoupis, le moment des difficultés. Saint Nicolas pourra peut-être, alors, ressusciter les pauvres enfants que l'ogre aura mis au saloir (De Gaulle,Mém. guerre,1959, p. 53). − P. anal., arg. Mettre la viande au saloir. ,,Se coucher`` (Riv.-Car. 1969, Car. Argot 1977). C. − Local où s'effectue le salage ou la salaison des aliments notamment dans une fromagerie ou une salaisonnerie. (Dict. xxes.). Prononc. et Orth.: [salwa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1376 salouer « coffre ou pot destiné aux salaisons » (doc. ds Gdf. Compl.); ca 1470 salloir « id. » (O. de La Marche, Mém., I, 12, éd. H. Beaune et J. d'Arbaumont, t. 2, p. 46); 2. 1631 « boîte à sel » (Inventaire de Jean Thomas d'apr. Havard: un salloir à mettre du sel). Dér. de saler*; suff. -oir*. On note aussi, en m. fr., l'adj. saloir « qui sert pour la salaison » (1350, doc. ds Gdf.) et le subst. saleur au sens 1 (1363, Prost, Inventaires mobiliers des ducs de Bourgogne, t. 1, § 128). Fréq. abs. littér.: 14. |