| SALISSURE, subst. fém. A. − 1. Ce qui souille, salit superficiellement; état de ce qui est légèrement taché, de ce qui n'est pas propre. Synon. ordure, saleté, souillure.Salissure de boue. Puis on retrouvait encore la Bièvre (...) roulant, comme un ruisseau de mégisserie, une eau ouvrière et la salissure d'une rivière qui travaille (Goncourt,Man. Salomon, 1867, p. 288).[Les dockers professionnels] sont payés à la vacation avec primes de salissure et de rendement (Nav. intér. Fr., 1952, p. 10). 2. P. métaph. ou au fig. Ce qui dégrade, avilit, corrompt moralement. Synon. souillure.Rien de si propice au réveil des profondes impressions chrétiennes dans un cœur, que cette salissure d'une liaison finissante, que ce déclin boueux (Mauriac,Vie Racine, 1928, p. 123).Carlotta avait une abominable impression de salissure qui ne la quittait pas. C'était trop bête: elle n'en était pas à un homme près. Mais celui-là, et ses exigences! (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 447). B. − Spécialement 1. MAR. Ensemble des organismes vivants (animaux ou végétaux) qui adhère à la coque des navires et qui en ralentit la marche. Salissure marine; salissure de coque. Le plus sérieux inconvénient présenté par la substitution du fer au bois pour la construction des coques [de navire] est la salissure de la carène (Croneau,Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 47). 2. TECHNOL. ,,Encaustique teintée de bitume pour enduire les meubles`` (Duval 1959). Prononc. et Orth.: [salisy:ʀ]. Ac. 1694: -ure; 1718: -eure; dep. 1740: -ure. Étymol. et Hist. 1. Ca 1540 « ce qui salit, souille » (La Mère de Ville, 103 ds Rec. gén. des Sotties, éd. E. Picot, t. 3, p. 109); 2. 1846 fig. (Besch.: les idées obscènes sont des salissures pour l'esprit). Dér. de salir*; suff. -ure1*. Fréq. abs. littér.: 27. |