| SAINT-SIMONISME, subst. masc. Doctrine économique et sociale, élaborée par le comte de Saint-Simon (1760-1825) et ses disciples, qui préconise l'association, l'amélioration du sort des plus nombreux, l'effacement du politique au profit de l'économie et qui est à l'origine de plusieurs tendances de la pensée moderne (en partic. industrialisme, socialisme, positivisme, technocratie, internationalisme). Le babouvisme n'avait pas été la négation de la révolution, mais, au contraire, sa pulsation la plus hardie. Le fouriérisme et le saint-simonisme ne sont pas la négation, la restriction de la vie moderne, mais au contraire son élargissement passionné. Partout donc et toujours le socialisme est une force vivante dans le sens et l'ardent courant de la vie (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 142).P. iron. Le scélérat, tout à fait régence, essayait bien de me dépraver, de me prêcher le saint-simonisme en fait de femmes, de me donner des idées de grand seigneur (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 11).REM. 1. Saint-simoniser, verbe trans.,rare. Rendre saint-simonien. Vous y trouverez un joli petit peuple tout neuf à saint-simoniser, à classer, à mettre en bocal (Balzac, Peau chagr., 1831, p. 58). 2. Saint-simoniste, subst.,synon. de saint-simonien.Malheureusement, mes saints-simonistes attaquent les petits écus que vous autres, gens de province, entassez avec tant de joie dans vos escarcelles (Balzac,
Œuvres div., t. 2, 1830, p. 74). Prononc. et Orth.: [sε
̃simɔnism]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1830 (Rey-Dussueil, La Fin du monde, p. 88 ds Quem. DDL t. 30). Dér. du n. de Saint-Simon, v. saint-simonien ; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 42. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 414. − Vannier (B.). Mod. Lang. Notes. 1973, t. 88, p. 905. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 306. |