| * Dans l'article "SAIGNER,, verbe" SAIGNER, verbe I. − Empl. intrans. A. − [Le suj. désigne un être vivant, le corps, l'organe d'où se fait l'écoulement] 1. Perdre du sang. Saigner abondamment, à peine, à flots, de toutes les blessures, sous les coups; blessure, coupure, ulcération qui saigne; lésion indolore qui saigne facilement; (comprimer des varices et les) empêcher de saigner. Dans des glacières hautes comme des armoires, on choisit sa viande, son poisson, depuis la carpe rose et or jusqu'aux sterlets énormes qui saignent vermeil à travers leur chair de marbre (Morand, Bucarest, 1935, p. 125).Si les gencives saignent facilement ceci ne doit pas contre-indiquer l'utilisation d'une brosse dure (Quillet Méd.1965, p. 181). ♦ Saigner comme un bœuf (fam.). Ah çà! docteur, s'écria-t-il, nous ne sommes pas ici pour philosopher. Voilà un homme qui saigne comme un bœuf. Il s'agit d'arrêter l'hémorrhagie (About, Nez notaire, 1862, p. 63). − En partic. Saigner du nez. Avoir une hémorragie nasale. Le malade saigne du nez (...). L'ictère apparaît très tôt (...). L'évolution quoi qu'on fasse se fait rapidement vers la mort en six à huit jours (About, Nez notaire, 1862, p. 150). 2. P. métaph. [Notamment p. réf.] a)
α) [à la couleur du sang] Éclair qui saigne dans les nuées; nuit qui saigne en raison des éclairs; le crépuscule saigne; les nuages saignent au coucher du soleil; un parterre de géraniums qui saignent; la figue saigne en s'écrasant. C'est une personne blonde (...). Pas ben, ben belle de visage, et pourtant elle fait l'effet d'une image. La peau blanche comme du lait et les joues rouges à en saigner (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 237).
β) [à un sang qui s'écoule ou se répand] La vigne saigne. À son tour une orange tombait, longue, lourde orange en forme d'œuf qui s'ouvrait en touchant le sol et saignait de sa chute un sang rosé (Colette, Gigi, 1944, p. 225). − [P. méton. du suj.] Je vois à jamais saigner la guerre au flanc De l'humanité (Hugo, Fin Satan, 1885, p. 788).
γ) [à la blessure dont peut provenir le saignement] Mais l'Église prétendue réformée n'est qu'un membre tranché de l'Église catholique, et l'endroit de la rupture saigne encore (A. France, Orme, 1897, p. 81). b) [au Christ saignant sur la Croix; p. méton. du suj.] Par les maux qu'il lit en ce lieu, Par la Croix qui saigne et pardonne, Par le haut pouvoir qu'il vous donne, Reine! Priez d'un humble effroi Pour tous les prisonniers du roi! (Desb.-Valm., Élégies, 1859, p. 47). B. − Au fig. 1. Souffrir. Saigner à la pensée d'(avouer publiquement qqc.), à la vue de (qqc.); saigner de son humiliation. Quelle mère entendrait, sans que tout son cœur saigne, L'enfant que dans l'attente elle a porté neuf mois Lui demander la vie une seconde fois! (A. France, Poés., Noces, 1876, p. 198).J'ai commencé par saigner douloureusement, puis le mépris guérisseur est venu (Bloy, Journal, 1900, p. 12). ♦ Saigner dans (son amour de). Plus je crois qu'une erreur, que même des crimes ont été commis, plus je saigne dans mon amour de l'armée (Proust, Sodome, 1922, p. 711). ♦ Saigner de + subst.Et je souffre, je saigne de pitié d'avoir dans ce tiroir tant de stances indigentes et ce déplorable Narcisse (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1891, p. 50). ♦ En saigner.En souffrir énormément. Les jets partirent avec la violence de coups de feu, les cinq chaudières se vidèrent d'un souffle de tempête, sifflant dans un tel grondement de foudre, que les oreilles en saignaient (Zola, Germinal, 1885, p. 1414). − [Le suj. est un affect] Sentir saigner l'amour (qu'on a en soi); son orgueil, sa curiosité saigne. L'amour-propre saigne plus vite mais moins longtemps que l'amour (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1956, p. 52). − [Le suj. est une qualité morale] Un jour on comprendra, même en changeant de règne, Qu'aucune loi ne peut, sans que l'équité saigne, Faire expier à tous ce qu'a commis un seul (Hugo, Voix intér., 1837, p. 224).La seule note un peu gaie dans ce paysage minéral [Paris], c'était le drapeau nazi sur l'hôtel Crillon (...). Une goutte rouge se forme à chaque seconde dans les plis de l'étendard, se détache, tombe sur le macadam: la Vertu saigne (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 116). − Loc. verb. [Avec un effet de redoublement] (Souffrir) à en saigner. (Souffrir) très fort, comme d'une véritable blessure. Souffrir à en saigner, d'un bruit de vaisselle, de tasse à café, de déglutition (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 387). − Littér. Le cœur (lui) saigne, avoir le cœur qui saigne (en secret). Être la proie d'une grande douleur. Il est (...) plus que tous ces hommes distingués et raisonneurs du premier et du second groupe doctrinaire, le sentiment patriotique proprement dit (...) qui fait qu'on souffre tout naturellement et qu'on a le cœur qui saigne à voir l'étranger fouler le sol de la patrie (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 4, 1863, p. 284): 1. Édouard Loisel fut l'ami de mon âge mûr. Je ne peux songer à lui sans que le cœur me saigne. Je lui ai fait beaucoup de mal et lui ai voué, justement à cause de cela, certaine rancune impie que j'abjure aujourd'hui dans le secret de mon âme.
Duhamel, Journal Salav., 1927, p. 8. − [À propos d'une insulte, d'une offense ou d'un malheur dont on conserve longtemps le souvenir] La plaie saigne encore; c'est une plaie qui saignera longtemps. Ferdinand: Louise! (...) je pourrais croire que quelque autre chose te retient ici! Louise: (...) la blessure en sera plus vive peut-être, mais saignera moins longtemps (Dumas père, Intrigue et amour, 1847, iii, 6etabl., 1, p. 258). 2. [Le suj. (réel ou exprimé) désigne le cœur] Causer de la peine. N'y eût-il que la fraternité des armes, si l'on vient un jour à la briser, on en souffre, et (...) le cœur saigne (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 13, 1869, p. 114). 3. [Souvent en constr. factitive] Affaiblir, diminuer l'effectif. [Les généraux] songèrent à faire saigner copieusement la garde nationale, pour l'anémier. Ce fut la journée de Buzenval (Barrès, Scènes et doctr., t. 1, 1902, p. 31).L'immigration officielle a eu beau être réduite et l'immigration clandestine surveillée, les Juifs inondent la Palestine, s'installent, s'arment (...) bien décidés à ne plus se laisser saigner comme en 1933 (Morand, Route Indes, 1936, p. 299). 4. Vieilli, arg. pop. a) Faire saigner du nez. ,,Interroger`` (Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 304). Synon. tirer les vers du nez (v. ver). b) Saigner du nez. Avouer, manquer de courage. Il s'étoit vanté de faire une action de vigueur, mais il a saigné du nez (Michel (J.-F.)Expr. vic.1807, p. 171). II. − Empl. trans. A. − 1. [Le compl. d'obj. désigne un être vivant] Tirer du sang à quelqu'un, à un animal en ouvrant une veine. (Faire) saigner un malade; saigner qqn au bras, à la jugulaire; saigner qqn à la jambe/de la jambe; se faire saigner; le vétérinaire a saigné le cheval malade. Envoyez donc vos filles à confesse à des gaillards d'un tempérament pareil! Moi, si j'étais le gouvernement, je voudrais qu'on saignât les prêtres une fois par mois (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 87): 2. [Lazare:] − Alors, la médecine ne sert à rien. [Le Dr Cazenove:] − À rien du tout, lorsque la machine se détraque... La quinine coupe la fièvre (...) on doit saigner un apoplectique... Et, pour le reste, c'est au petit bonheur. Il faut s'en remettre à la nature.
Zola, Joie de vivre, 1884, p. 919. − Loc. Saigner à blanc, jusqu'au blanc. V. blanc I A 1 d. 2. [Le compl. d'obj. désigne le sang ou ce qui p. anal. est un liquide nourricier] Tout le sang de tes veines, Ô préféré d'Héva, faible enfant que j'aimais, Ce sang que je t'ai pris, je le saigne à jamais! (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 16). ♦ [Le suj. désigne l'arbre] Il disait les labours du printemps, la sève sucrée que saignent les érables (Genevoix, É. Charlebois, 1944, p. 135).P. métaph. Puisse le destin pousser notre épave d'amour fraternel vers des climats non contaminés par les poisons que saigne l'arbre de science et qu'il destine aux curieux qui veulent escalader ses hautes branches (Cocteau, Poés. crit. II, 1960, p. 242). − Au fig. Il faut réchauffer la terre, et je la réchaufferai. Dieu m'a donné mandat d'éblouir et j'éblouirai, je saignerai de la lumière. Je suis un charbon ardent, le souffle de Dieu m'attise, je brûle vif (Sartre, Diable et Bon Dieu, 1951, 2etabl., 4, p. 141). B. − BOUCH., CUIS. Vider un animal de son sang, le tuer. Synon. égorger.Saigner un mouton, un porc, un poulet. L'oie engraisse et s'alourdit (...). Son foie démesurément gros l'encombre (...). Enfin elle refuse de se lever. C'est le signe. On la saigne, d'un large coup de couteau qui lui fait rendre tout son sang (...). Le foie de l'oie mal saignée ne se conserve pas (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 49). − P. anal., arg., pop. Tuer, assassiner à coups de couteau. Saigner un mec: 3. Et v'là qu'on ne l'savait pas et qu'on a enfumé la niche pour nettoyer, et l'pauv' petit frère, on l'a r'trouvé après l'opération, crampsé, et tout étiré comme un boyau d'chat, au milieu de la viande des Boches qu'il avait saignés avant − et bien proprement saignés, j'peux l'dire, moi que j'suis établi boucher dans la banlieue parisienne.
Barbusse, Feu, 1916, p. 289. C. − P. anal. 1. [Corresp. à saignée C 1] Pratiquer une saignée dans un arbre pour en recueillir le latex ou la résine. Saigner un hévéa, un pin. De la résine brute qui s'écoule des Conifères qu'on saigne comme les Pins des Landes (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 384). 2. [Corresp. à saignée C 2 b; le compl. d'obj. désigne de l'eau] Tirer de l'eau (de); en faire écouler. Saigner un marais, un fossé, un ruisseau (Jossier1881).V. saignement B ex. de Giono. D. − Au fig. 1. Épuiser un pays, une nation en en soutirant les ressources. La guerre du Transvaal (...) a saigné la Grande-Bretagne et l'a assagie (Cambon, 1904ds Rec. textes hist., p. 239). 2. Fam. Tirer de quelqu'un une/des somme(s) considérable(s). Saigner les contribuables. Soumettre de grands seigneurs, des personnages influents, à l'impôt du dixième, c'était peut-être les faire passer au parti de Philippe V et des légitimés. Saigner la bourgeoisie, le peuple, c'était créer de l'irritation et le régent avait besoin de popularité (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 272). − [P. méton. de l'obj.] Saigner la bourse de qqn. Pignaver revenait (...) d'un tripot où les cartes avaient assez honnêtement saigné sa bourse (Arnoux, Rossignol napol., 1937, p. 102). III. − Empl. pronom. réfl. A. − Pratiquer une saignée sur soi-même. Le docteur ayant tenté de lui prendre le pouls, il se fâcha de nouveau. − Laissez-moi donc tranquille! Je vous dis que je me suis saigné avec mon couteau! (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1250).Beaucoup de choses font maigrir: trop boire comme trop peu manger; et aussi manger salé, ou user de vin vieux, ou dormir avant dîner, ou trop s'employer, ou se trop saigner, ou se laisser travailler par les passions (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 191). − Constr. factitive. Les personnes sujettes à ce vomissement (...) doivent (...) se faire saigner de temps en temps (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 356). B. − Au fig., fam. S'épuiser en sacrifices d'argent. Se saigner pour venir en aide à (qqn). Voulant épargner à son enfant l'infériorité où le confinait son ignorance, il se saigna pour l'envoyer au collège (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 258). − Loc. verb. Se saigner à blanc. V. blanc ex. 14. − Se saigner aux quatre veines. Tu ne penses pas que je vais laisser mon père se saigner aux quatre veines pour me permettre de faire une carrière (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 348).Var. Se saigner aux quatre membres. Ce sont des paysans, des cabaretiers qui se sont saignés aux quatre membres pour me faire faire des études (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 204). Prononc. et Orth.: [sε
ɳe], [se-], (il) saigne [sε
ɳ]. Homon., formes de ceindre: (qu'il) ceigne, (que nous) ceignions, etc. (avec saigne, saignons, etc.). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Verbe intrans. 1. ca 1100 seiner « perdre du sang » (Roland, éd. J. Bédier, 1991); 1690 saigner comme un bœuf (Fur.); 2. fin xiiies. loc. sanner par le nes (Lancelot, éd. A. Micha, III, 249 [XXXIV, 2]); 1591 seigner du nez (Lanoue, 291 ds Littré); d'où fig. 1538 « reculer » (Marot, Epistres, 8 ds Hug.); 1588 « manquer de courage » (Montaigne, Essais, I, 24, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 130); 3. ca 1225 p. métaph. et fig. « être le siège d'une souffrance, comme une plaie vive » (Gautier de Coinci, Miracles de Nostre Dame, éd. V. F. Koenig, II, Mir 27, 190: por peu que li cuers ne li sainne). II. Verbe trans. 1. 1174-80 « tirer du sang en ouvrant une veine » (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 4167: si seinna .III. gotes de sanc); id. empl. abs. méd. « faire une saignée » (Id., ibid., 823); 1798 saigner la viande « purger du sang grossier » (Ac.); id. loc. saigner jusqu'au blanc « tirer une telle quantité de sang que le patient devienne blanc » (ibid.); 2. 1680 « tuer un animal en le vidant de son sang » (Rich. t. 2); 3. 1696 p. anal. « tuer avec un instrument tranchant » (Regnard, Bal, sc. 14 ds DG); 4. 1690 p. métaph. « exiger, tirer de quelqu'un une somme considérable » (Fur.); 1669 empl. pronom. (Molière, Avare, II, 5); 5. p. anal. a) 1671 saigner un fossé « pratiquer des rigoles » (Pomey); 1690 saigner une rivière (Fur.); b) 1931 « pratiquer une saignée dans un arbre » [att. indir. par le part. passé subst. saignée, en 1796] (Plantefol, loc. cit.). Du lat. sanguinare « saigner, être ensanglanté », dér. de sanguis, v. sang. Fréq. abs. littér.: 1 438. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 225, b) 2 904; xxes.: a) 2 861, b) 1 790. DÉR. 1. Saigneur, subst. masc.a) Rare. [En raison de l'homon. avec seigneur, sauf par jeu de mots ou p. dénigr.]
α) Vx, fam. Médecin qui abusait de la saignée. C'est un rude saigneur, un grand saigneur (Besch.1845).
β) Personne qui saigne. Un saigneur de porcs. C'est ainsi qu'une ou deux fois l'an chacun demande au tueur de cochon, plaisamment appelé le « saigneur du village » (Brie), de tuer, brûler au feu de paille, gratter et dépecer le goret familial (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 1, 1954, p. 28).
γ) Arg. ,,Assassin qui fait crier sa victime`` (Bruant 1901, p. 31). Saigneur à musique (Bruant 1901, p. 31).b) Personne qui récolte le latex en saignant les arbres à caoutchouc. L'argent qu'il avait gagné en un an à faire travailler à coups de trique les saigneurs de hévéas des plantations de Malaisie (...), il l'avait toujours dépensé en moins d'une semaine (Vailland, 325.000 francs, 1955, pp. 181-182).− [sε
ɳ
œ:ʀ]. Homon. seigneur. Ac. 1694-1878: -eur. − 1resattest. a) α) déb. xiiies. sainneor « celui qui pratique la saignée » (Roman des Sept Sages, éd. J. Misrahi, 2763),
β) 1680 « médecin qui ordonne de pratiquer la saignée » (Rich. t. 2), b) 1930 techn. (H. Fauconnier, Malaisie, p. 271 ds Rob. 1985); de saigner, suff. -eur2*. 2. Saigneux, -euse, adj.a) Rare. Qui saigne, qui est saignant. Corps, nez saigneux; écorchures saigneuses. Cette viande [d'un animal abattu par son propriétaire], préparée par une main inexpérimentée, est mal parée: la section des os n'est pas nette et, l'animal ayant été mal saigné, il y a du sang à la coupe des vaisseaux, et la surface est tachée de sang: viande saigneuse (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 219).Bout saigneux (de mouton, de veau). Cou d'un mouton, d'un veau tel qu'on le vend à la boucherie. Deux cous suffisent pour faire une entrée, vous en coupez le bout saigneux, vous les ficelez (Viard, Cuisin. impérial, 1814, p. 149).P. métaph. Première Érinnye: (...) Allons, mes sœurs, mes sœurs les mouches, tirons les coupables du sommeil par notre chant. Chœur des Érinnyes: Bzz, bzz, bzz, bzz. Nous nous poserons sur ton cœur pourri comme des mouches sur une tartine, cœur pourri, cœur saigneux, cœur délectable (Sartre, Mouches, 1943, III, 1, p. 88).b) Couvert de sang. Voir l'attention de la justice attirée sur Gilbert et Robert aurait naguère encore tellement tourmenté Anne-Marie. Cependant un autre tourment l'occupait trop. Les yeux sur ces pauvres habits de Jeuselou pendus tout saigneux, elle se demandait ce qu'allait faire Gaspard (Pourrat,Les Vaill. Tour du Levant,1931,p. 260).− [sε
ɳø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1694-1878. − 1resattest. a) 1538 « couvert de sang » (Est., s.v. saniosus), b) 1544 « qui saigne » (Eustorg de Beaulieu, Blason du nez ds Gdf. Compl.); de saigner, suff. -eux* (cf. lat. saniosus « couvert de sang »). 3. Saignoir, subst. masc.Couteau à saigner les bêtes de boucherie. Djouan avait sorti son grand couteau montagnard, large à la corne comme une serpe et plus fin de fil qu'un saignoir de boucher (Giono, Jean Le Bleu, Paris, Grasset, t. 1, 1942 [1932], p. 18).− [sε
ɳwa:ʀ]. − 1reattest. 1932 id.; de saigner, suff. -oir*. BBG. − Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 666. − Gary-Prieur (M.-N.). Contribution à l'ét. de qq. règles sém. Thèse, Paris, 1979, pp. 585-587. − Quem. DDL t. 1, 5, 17. |