| SACRISTAIN, subst. masc. A. − RELIGION 1. Celui qui a le soin de la sacristie, qui prépare les objets nécessaires au culte et aux cérémonies, entretient et orne l'église. Synon. région. sacriste (v. rem. infra).Il n'y a, dans l'église, que les sacristains qui ont maintenant le droit de faire resplendir le beau. Ils allument les cierges immaculés, ils dressent harmonieusement les vases de fleurs, ils remplissent les cassolettes d'encens, ils font reluire l'or des tabernacles, ils manient tout le jour les chasubles dorées et les calices précieux (Abbé Mugnier, Journal, Paris, Mercure de France, 1985 [1879], p. 28).Il prenait la mine vertueuse et offensée d'un sacristain égaré en mauvaise compagnie (Aymé, Jument, 1933, p. 213).V. abbaye ex. 3. − En appos. avec valeur d'adj. À la fin des complies, le père sacristain alluma tous les cierges de l'autel (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 233). − Empl. subst. fém., rare. Synon. vx de sacristine.J'avais jadis − je vous parle de mon ancienne paroisse − une sacristaine épatante, une bonne sœur de Bruges sécularisée en 1908, un brave cœur (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1037). 2. Grand sacristain. Dignitaire de l'Église arménienne chargé de représenter les intérêts de ses fidèles. L'archevêque Kazandjian, élu à vie grand sacristain de la communauté arménienne de Jérusalem, en mars 1981 (Le Monde, 11 nov. 1982, p. 4, col. 3). 3. Péj., vx. Partisan du clergé, membre d'associations religieuses. Synon. bigot, calotin.Mais à qui parlé-je? Des ministres, des journalistes, des sacristains et des pédants! Est-ce que ce monde-là s'inquiète des problèmes de l'économie sociale (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 192).[Cazaban] commençait à accuser de mollesse le gouvernement, et notamment Trochu, qu'il traitait déjà de sacristain et de capitulard (Coppée, Idylle pendant siège, 1874, p. 100). − Empl. adj. fém., rare. De sacristain. On les voyait [les républicains cléricaux] ruminer, entre des mandibules flétries, leur vieux rêve d'une république sacristaine (Bernanos, Gde peur, 1931, p. 105). B. − PÂTISS. ,,Petit tortillon de feuilletage, généralement poudré de lamelles d'amandes grillées`` (Ac. Gastr. 1962). REM. Sacriste, subst. masc.,région. (Ouest), synon. de sacristain.Il nous faut (...) des personnes qui ne soient pas exclusivement des dévots... − Pas de marguilliers édifiants et de sacristes pieux! s'écria Durtal (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 19). Prononc. et Orth.: [sakʀistε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 segrestain « celui qui est préposé à la sacristie » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1427); 1375 sacrestain (Moulins, Arch. P 1355 ds Gdf.); 2. 1793 péj. « croyant, bigot » (C. Desmoulins, Vieux Cordelier, n oII ds Brunot t. 9, p. 899); 3. 1962 pâtiss. (Ac. Gastr.). Du lat. médiév. sacristanus « préposé à la sacristie » (xes., v. Nierm..), segrestanus (1128, v. Latham), secrestanus (xiies., ibid.), dér. du lat médiév. sacrista « id. » (ca 1070, v. Du Cange t. 1, p. 315, s.v. apocrisiarius 2), lui-même dér. de sacer « sacré »; sacrista est représenté par l'a. fr. sacriste « sacristain » att. dep. le xiiies. (v. T.-L. et Gdf.), et qui a vécu dans certaines parlers région. (v. FEW t. 11, p. 32). Le lat. sacristanus a évincé secretarius (att. au sens de « sacristain » dep. le vies., v. Nierm.) mais l'infl. de ce dernier explique certaines formes du lat. et de l'a. fr. Fréq. abs. littér.: 238. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 209, b) 222; xxes.: a) 565, b) 374. |