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SABOULEUX, -EUSE, subst. masc. et adj.
I. − Subst. masc., arg. Mendiant qui simule l'épilepsie. [Il] prenait leçon d'épilepsie d'un vieux sabouleux qui lui enseignait l'art d'écumer en mâchant un morceau de savon (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 100).Le concert fait cinquante francs, et le violoniste affamé implore une place de sabouleux surnuméraire à la cour des Miracles (Baudel., Curios. esthét., 1845, p. 56).
II. − Adj., p. métaph. Je songe aller à Londres. Ma filandreuse journée a inventé ça et j'irai tantôt. C'est stupide évidemment: mieux vaudrait revenir d'avance aux recherches sur la nature de l'espace et des directions, aux rêveries architectes de construire les immenses villes et les parcs, aux mouvements et aux nombres d'une Manche sabouleuse et mécanique (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1894, p. 203).
Prononc.: [sabulø], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. I. 1628 subst. « gueux contrefaisant les épileptiques pour susciter la pitié » (O. Chéreau, Le Jargon ou Lang. de l'arg. réformé, p. 27: Sabouleux [...] prennent du savon blanc en la bouche, ce qui les fait escumer); cf. 1724 (H. Sauval, Hist. Antiquités [...] Paris, Paris, Ch. Moette, t. 1, p. 514, Description de la Cour des miracles). II. 1894 adj. Manche sabouleuse (Valéry, loc. cit.). Dér. de sabouler* au sens I 2 b, les gueux, la bouche écumante, simulant une agitation frénétique, de là, prob., la transpos. à II.