| SABOTAGE, subst. masc. A. − TECHNOLOGIE 1. Opération qui consiste à fixer les coussinets des traverses de chemin de fer. Aussi a-t-on pris l'habitude de ménager, dans le sabotage de la traverse, un épaulement (Bricka,Cours ch. fer, t. 1, 1894, pp. 301-302). 2. Action de munir d'un sabot l'extrémité d'une pièce de bois (poteau, pieu, pied de meuble). (Ds Lar. Lang. fr.). B. − Vx. Fabrication des sabots. (Dict. xixeet xxes.). Synon. saboterie. C. − Action de saboter, de gâcher un travail, une tâche. Oh! regarde-moi les épluchures que tu fais! C'est du sabotage! Tu en enlèves la moitié! Et nous n'avons que quinze patates! (Romains,Copains, 1913, p. 276).Il y a parfois du sabotage dans les cloîtres comme ailleurs, et on nous refile trop souvent des fleurs en papier (Bernanos,Journal curé camp., 1936, p. 1040). − En partic. Action clandestine de détérioration, de destruction parfois violente, visant à rendre inutilisable un matériel, une installation civile ou militaire en particulier en temps de guerre. Divers plans fixent déjà les actions de sabotage à exécuter sur l'ensemble du territoire au cours de la bataille de France (De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p. 689).En 1947 et en 1948, les incidents ont été plus violents encore: il y a même eu des sabotages, par exemple sur la ligne du Paris-Tourcoing en 1947 (attribué par la CGT à des « agents provocateurs ») (Reynaud,Syndic. en Fr., 1963, p. 140). − P. anal. Manœuvre, acte ayant pour but la désorganisation, l'échec d'une entreprise, d'un projet. Et, comme un sinistre écho de l'exemple d'en haut, le sabotage d'en bas: les instituteurs enseignant la révolte contre la patrie, les employés des postes brûlant les lettres et les dépêches (Rolland,J.-Chr., Foire, 1908, p. 764). Prononc. et Orth.: [sabɔta:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1846 « fabrication des sabots » (Besch.); 2. 1870 « fixation des coussinets sur les traverses de chemin de fer » (Littré); 3. a) 1897 « action de saboter un travail » (E. Pouget, Le Père Peinard, 19 sept., éd. Galilée, 1976, p. 53); b) 1909 « acte matériel tendant à empêcher le fonctionnement normal d'un service, d'une entreprise, d'une machine » (Ch. Gide, Cours d'écon. pol., p. 629). Dér. de saboter*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 65. |