| SABLON, subst. masc. A. − 1. Synon. vx de sable1.Parvenu à la grève, je vis une mer calme que ne ridait pas le plus petit souffle; la lame, mince comme une gaze, se déroulait sur le sablon sans bruit et sans écume (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 679).Une volupté aussi, exquise et défendue, était d'enlever ses chaussures et ses bas, et de s'en aller, pieds nus, sur le sablon frais des allées (Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 837). 2. Vx, surtout au plur. Lieu couvert de sable. Plaine des sablons. Pour la première fois, de grandes plaines d'alluvions fertilisées par les éléments calcaires se font place. Le sablon de Metz s'étend entre la Moselle et la Seille (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 209). B. − TECHNOL. Sable fin utilisé comme abrasif. À la cuisson il reprend son éclat d'or naturel et devient brillant au frottement du sablon et poli par l'emploi du brunissoir (A. Meyer, Art émail Limoges, 1895, p. 30).[Des grès] s'écrasent très facilement et ne peuvent être utilisés comme pierres de construction; on en fait du sablon et on s'en sert pour faire des meules à aiguiser les outils (Bourde, Trav. publ., 1928, p. 78). Prononc. et Orth.: [sablɔ
̃], [sɑ-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 « sable » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1917 ds T.-L.: Le sablun de mer); 2. ca 1130 « lieu couvert de sable » (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 265: Mort t'en girras sur le sablun); 3. 1294 « sable fin » (Arch. nat. KK 393, fol. 2 r ods Gdf. Compl.); cf. 1470 caree de sablon (Comptes de Doullens, éd. B. H. J. Weerenbeck, 1932, p. 27; v. aussi p. 63). Du lat. sabulo, -onis « gros sable », b. lat. sablo, -onis « terre, sable, lieu couvert de sable » (ives. ds Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 19. DÉR. 1. Sablonner, verbe trans.Passer quelque chose au sablon; récurer, nettoyer une pièce. (Ds Rob., Mots rares 1965). − [sablɔne], [sɑ-], (il) sablonne [-blɔn]. Att. ds Ac. 1694-1878. − 1resattest. a) 1387 « nettoyer avec du sablon » (Nouv. comptes de l'Argenterie du roi, éd. L. Douët d'Arcq, p. 184: ycelles [bire et aiguière] avoir redreciées, rebrunies et sablonnées), b) 1483 « répandre du sable [sur les lices] » (Hard. de La Jaille, Gag. des bat., fol. 67 ds La Curne), c) 1790 « jeter du sable fin sur le fer chauffé à la forge, lorsqu'on veut souder » (Encyclop. méthod. Mécan. t. 7, s.v. serrurier, p. 524a); de sablon, dés. -er. Cf. le subst. fém. sablonnée « plaine de sable » (2emoit. xiiies. Gaufrey, 90 ds T.-L., suff. -ée, v. -é). 2. Sablonnier, subst. masc.,,Ouvrier qui extrait les parties meubles dans une carrière de sable`` (Mét. 1955). − [sablɔnje], [sɑ-]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. a) Fin xiies. « sol, lieu couvert de sable » (Raoul de Cambrai, 1408 ds T.-L.), b) α) 1422 « vendeur de sable » (anthropon. d'apr. Bl.-W.1-5); 1690 (Fur.),
β) fin xves. « tireur de sable » (Troys nouveaulx martirs, 130 ds Rec. de farces fr. inédites du XVes., XL, p. 311); de sablon, suff. -ier*. 3. Sablonnière, subst. fém.,,Lieu où l'on extrait le sablon`` (Jossier 1881). − [sablɔnjε:ʀ], [sɑ-]. Ac. 1694, 1718: sablonniere; dep. 1740: -ière. − 1resattest. a) Ca 1195 « lieu sablonneux » (Ambroise, Guerre sainte, 435 ds T.-L.), b) 1237 « carrière de sable » (doc. Arch. Eure-et-Loir ds Gdf. Compl.); de sablon, suff. -ière (-ier*); cf. le lat. médiév. sabulonaria, sens 2 (1200 ds Nierm.). − Fréq. abs. littér.: 47. |