| RÊVASSERIE, subst. fém. Action de rêvasser. A. − [Corresp. à rêvasser A] Rêverie au cours d'un sommeil inquiet, troublé. La nuit (...) est troublée par des rêvasseries d'halluciné, les oreilles tintent, la tête tourne, le délire commence (Vallès,Réfract., 1865, p. 41).L'« encéphalopathie addisonienne », état de demi-sommeil entrecoupé de rêvasseries (Josué, Godlewskids Nouv. Traité Méd.fasc. 8 1925, p. 333). B. − [Corresp. à rêvasser B] Rêverie vague, changeante et souvent chimérique. Rêvasserie confuse, sentimentale. Je trouverais bien le moyen de dérober quelques instants pour les rêvasseries diffuses, dont je ne puis me passer, pleines de scintillements, pareilles à des eaux dormantes et sans direction que poignardent les poissons vifs (Arnoux,Chiffre,1926,p. 83).1830 marqua le commencement du voyage égoïste, du lyrisme de la patache ou de la balancelle, de la rêvasserie sur les gondoles et de la rhétorique du kilomètre (Morand,Chron. homme maigre, 1941, p. 120). ♦ Trêve de rêvasserie. [Pour marquer l'agacement] Dans tous les coins des jardins publics, il y a (...) des bosquets à promesses et des mouchoirs remplis de tout. Rien n'est sérieux. Tout de même, trêve de rêvasserie! En route me dis-je, à la recherche du Robinson (Céline,Voyage, 1932, p. 474). Prononc. et Orth.: [ʀ
εvasʀi]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. a) 1533 ravasserie « action de rêvasser » (F. Rabelais, Pantagrueline Prognostication, éd. M. A. Screech, III, p. 12); 1537 [éd.] ravasserie « id. » (Actes des apost., vol. II, f o47a ds Gdf. Compl.); b) 1588 ravasserie « chimère » (Montaigne, Essais, III, 8, éd. P. Villey, t. 2, p. 923); 2emoit. du xviiies. rêvasserie (Mmedu Deffand, Corresp. ds Littré). Dér. de rêvasser*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 49. |