| RÉVOCABLE, adj. A. − [Corresp. à révoquer A] 1. [En parlant d'une pers.] Qui peut être révoqué, destitué. Synon. amovible; anton. inamovible.Élu, juge révocable. [Un] grand électeur, sorte de roi constitutionnel non héréditaire, toujours révocable par un sénat (Bainville,Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 100).Parmi les fonctionnaires, je ne m'intéresse qu'à ceux qui sont révocables et, à la rigueur, aux révoqués (Abellio,Pacifiques,1946, p. 167). 2. [En parlant d'une fonction, d'un emploi] Dont le titulaire peut être révoqué, destitué. Statut précaire et révocable. Malgré les fatigues qu'elles donnent, ces places [de juge d'instruction] sont assez enviées, mais elles sont révocables (Balzac,Cabinet ant.,1839, p. 138).Le curé de la cathédrale était inamovible en tant qu'archiprêtre, mais les autres fonctions du diocèse étaient révocables d'un simple trait de plume (Billy,Introïbo,1939, p. 53). B. − [Corresp. à révoquer B] Qui peut être annulé, abrogé. Synon. précaire; anton. irrévocable.Toutes donations faites entre époux pendant le mariage, quoique qualifiées entre-vifs, seront toujours révocables (Code civil,1804, art. 1096, p. 199).[Certaines théories qui se disent scientifiques] voient dans la morale, non un ensemble de faits acquis qu'il faut étudier, mais une sorte de législation toujours révocable que chaque penseur institue à nouveau (Durkheim,Divis. trav.,1893, p. XL). − P. métaph. [Le conflit] appelle une initiative, une invention personnelles, susceptibles tout au plus de constituer une jurisprudence privée, une morale provisoire toujours révocable (Ricœur,Philos. volonté,1949, p. 164). Prononc. et Orth.: [ʀevɔkabl̥]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1275 « qui peut être cassé, annulé » (Chartes et doc. poit. du XIIIes., éd. M. S. La Du, no353, 8: por manere de perpetuau e de non revocable don); 2. a) ca 1500 « dont le titulaire peut être destitué » (Débat de l'Omme mondain et du Religieux, 204 ds Anc. Poés. fr., t. 13, p. 205: office ... revocable); b) 1680 « qui peut être destitué » (Rich.: commis revocable). Empr. au lat.revocabilis « qui peut être rappelé, renvoyé à son point de départ », dér. de revocare (révoquer*); suff. -bilis (-able*). Fréq. abs. littér.: 37. DÉR. Révocabilité, subst. fém.Caractère d'une personne ou d'un acte révocable. (Dict. xixeet xxes.). Révocabilité d'un testament, d'un contrat; révocabilité d'un fonctionnaire. − [ʀevɔkabilite]. − 1reattest. 1789 (Bailly, Journal, 10 mai, t. I, p. 45 ds Brunot t. 9, p. 734: la « révocabilité » des députés); dér. sav. de révocable, suff. -(i)té*. BBG. − Diekamp (C.). Neue Daten zu date... Z. fr. Spr. Lit. 1974, t. 84, p. 344. |