| RÉTRÉCISSEMENT, subst. masc. A. − 1. Action de rétrécir; état de ce qui est rétréci. Les deux jeunes gens (...) purent voir passer (...) deux bêtes superbes portant un couple humain étroitement uni par le rétrécissement du sentier (A. Daudet,Nabab, 1877, p. 71).Julie ressemblait à son frère par ce qu'ils avaient l'un et l'autre de plus sauvage, le rétrécissement des tempes, le départ en museau du menton et des mâchoires (Colette,J. de Carneilhan, 1941, p. 34). 2. Spécialement a) PATHOL. Diminution du calibre d'un canal ou d'un orifice. Rétrécissement aortique, pulmonaire; rétrécissement de l'œsophage, du rectum, de l'urètre. Le rétrécissement mitral est dû à la soudure sur une plus ou moins grande longueur des deux valves mitrales (...). Le rétrécissement mitral réalise une gêne à l'écoulement du sang de l'oreillette gauche vers le ventricule, entraînant une augmentation de pression dans l'oreillette (Encyclop. Sc. Techn.t. 31970, p. 448). b) PSYCHOL. [Selon P. Janet] Rétrécissement du champ de la conscience. ,,Concentration d'origine affective de l'ensemble des phénomènes perçus, rattachés à la personnalité, sur une seule idée dont le sujet ne peut se détacher`` (March. 1970). Dans le cas extrême de l'aboulie interviennent un rétrécissement du champ de conscience et la pauvreté de l'idée, « simple, étroite, formée de peu d'éléments psychologiques » et par là même incapable d'étoffer une décision concrète (Mounier,Traité caract., 1946, p. 417). B. − Au fig. Fait de devenir plus étroit, de perdre une partie de son importance, de sa portée; fait d'être moins ouvert, d'être borné. Rétrécissement de l'esprit. Il semble que l'exagération de la spécialisation, l'augmentation du nombre des travailleurs scientifiques, et leur ségrégation en sociétés limitées à l'étude d'un petit sujet, aient amené un rétrécissement de l'intelligence (Carrel,L'Homme, 1935, p. 55). Prononc. et Orth.: [ʀetʀesismɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. a) 1546 restrecissement « action de rétrécir; résultat de cette action » (J. Martin, trad. F. Colonna, Discours du songe de Poliphile, f o107 v ods Quem. DDL t. 12); b) 1832 méd. (Raymond). Dér. de rétrécir*; suff. -(e)ment1*. Cf. 1545 [éd.] restroissiment (Van Aelst, Regl. de l'archit., f o38a ds Gdf.); 1547 [éd.] restrecissure (J. Martin, Vitruve, f o149 v o, ibid.); 1567 [éd.] restroississement (Delorme, Archit., VIII, 5, f o236 v ods Gdf. Compl., s.v. retrecissement). Fréq. abs. littér.: 111. |