| * Dans l'article "RÉTRACTER1,, verbe trans." RÉTRACTER1, verbe trans. A. − ANAT., PATHOL. Tirer en arrière, retirer, serrer par une rétraction, raccourcir par resserrement des fibres de certains tissus ou de certains organes. La paralysie avait raidi les jambes, rétracté les mains, tiré la bouche de côté (Zola, Lourdes, 1894, p. 81).Peu à peu un travail cicatriciel s'établit qui rétracte les lésions en bourrelets ou en plaques fibreuses (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 181). − Empl. pronom. À ce régime, l'estomac se resserre, l'organisme se rétracte, adopte de lui-même une vie végétative, une existence d'avare économie des forces (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 279). ♦ P. ext. Se rétrécir, se faire plus petit, se raccourcir. Synon. se contracter; anton. se dilater.Les dalles d'ardoise, étant exposées pendant le jour à la chaleur du soleil, sont fortement dilatées par elle, puis, le soir venu et le froid, se rétractent, faisant des mouvements soudains et espacés (Ramuz, Derborence, 1934, p. 17). ♦ Au fig. Se replier, se recroqueviller. Un vieil homme barbu (...) prit la petite Christine entre ses bras. La petite pleurnichait, se rétractait (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 32). B. − P. anal. Retirer, reculer. J'essayai de lui caresser la joue, mais il eut peur de ma main et sa chair en coton fit rétracter mes doigts (Frapié, Maternelle, 1904, p. 265). Prononc. et Orth.: [ʀetʀakte], (il) retracte [-tʀakt]. Homon. et homogr. rétracter2. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1600 pronom. « devenir plus étroit dans sa partie inférieure (d'un fossé) » (O. de Serres, Théâtre d'agric., II, 1, p. 70: le fossé [...] se retractant en quarré); 2. 1803 pronom. « se contracter, se raccourcir » (B. des Sc. de la Sté Philomatique de Paris, Thermidor, an XI, p. 132 ds FEW t. 10, p. 344); 1844 trans. « tirer en arrière, faire se rétrécir » (Nélaton, Pathol. chir., t. 1, p. 228); 3. a) 1817 bot. rétracté part. passé adj. (Gérardin de Mirecourt, Dict. raisonné de bot. ds FEW, loc. cit.); b) 1870 anat. muscles rétractés (Littré); c) 1946 psychol. type rétracté (Mounier, Traité caract., p. 231: ce type rétracté que décrivent Sigaud, Corman, Monod-Herzen); d) 1960 phonét. lèvres rétractées, voyelle rétractée (Martinet, p. 47). Dér. sav. du lat. retractum, supin de retrahere « tirer en arrière; réduire, contracter » (v. retraire). DÉR. Rétracteur, -trice, subst. masc. et adj.a) Subst. masc.
α) Chir. Instrument pour repousser les chairs, les organes. Synon. écarteur.Cette compresse est destinée à relever les chairs au moment de la section de l'os, et appelée rétracteur (Nélaton, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 227).Rétracteur hépatique du DrDesjardins (le petit côté accroche le bord du foie et le grand côté, plein, s'insinue entre le foie et la vésicule biliaire) (Catal. instrument. chir. (Collin), 1935, p. 235).
β) Muscle qui provoque la rétraction. On conçoit que lorsque les muscles protracteurs se contractent, ils poussent au-dehors le rétracteur, qui, lorsque celui-ci se contracte à son tour, tend à reprendre le parallélisme de ses fibres, et tire ainsi les épines en dedans. C'est à l'aide de ces muscles et des épines qu'ils meuvent que ces vers rampent et changent lentement de lieu (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 464).b) Adj. [En parlant d'un muscle] Qui provoque la rétraction. Dans la limace sans coque, les muscles rétracteurs des yeux s'attachent simplement à la masse charnue qui forme le pied. Les cornes ou tentacules inférieurs qui ne portent point d'yeux ont le même mécanisme (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 435).− [ʀetʀaktœ:ʀ], fém. [-tʀis]. − 1resattest. a) 1805 anat. muscle rétracteur (Id., ibid.), 1805 p. ell. rétracteur subst. (Id., ibid., t. 1, p. 194), b) 1827 chir. (Encyclop. méthod. Méd., t. 12); de rétracter1, suff. -eur2*. − Fréq. abs. littér.: 18. |