| RÉSORPTION, subst. fém. A. − MÉDECINE 1. CHIR. DENTAIRE. Résorption alvéolaire. ,,Lyse osseuse, pathologique ou physiologique, des procès alvéolaires d'un maxillaire`` (Verch.-Bud. 1981). 2. PHYSIOL. ANIM. ET HUM. a) [Corresp. à résorber A 1] Disparition, par absorption progressive d'une humeur, d'un liquide épanché dans une cavité naturelle ou pathologique, ou dans des tissus de l'organisme qui ne les contiennent pas habituellement. Résorption d'un abcès, d'une enflure, du pus, du sang. On peut admettre peut-être la résorption de toxines intestinales au niveau des nombreuses plaies produites sur la muqueuse (Brumpt, Parasitol., 1910, p. 380). b) P. ext. [Corresp. à résorber A 2] Disparition progressive. Résorption pathologique de tissu osseux. L'activité croissante des pattes postérieures (...) a amené (...) la résorption à leur profit de la queue (E. Perrier, Zool., t. 3, 1925, p. 2732).La résorption physiologique des tissus qui entourent une dent temporaire provoquant sa chute (Man.-Man.Méd.1980). − PHYSIOL. VÉGÉT. Le fruit qui provient du développement de la fleur femelle, est une baie énorme, devenue creuse par résorption de la partie centrale de l'ovaire (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 445). 3. THÉRAP. ,,Passage d'une substance par diffusion ou dialyse à travers une membrane (comme la muqueuse intestinale). Ainsi certains médicaments pris par voie orale pénètrent dans la circulation générale par résorption`` (Man.-Man. Méd. 1980). Résorption d'un implant hormonal, d'une injection cutanée, intramusculaire, sous-cutanée. B. − P. anal. [Corresp. à résorber B 1] Synon. de absorption.Mais pour ce dernier [l'oiseau] on ne peut plus parler de vitesse, c'est de la dissolution dans l'atmosphère, de la crise de folie animale, du délire de résorption par le ciel (Arnoux, Calendr. Fl., 1946, p. 91). C. − Au fig. 1. [Corresp. à résorber C 1] Assimilation, fusion. La permanence pure et simple de l'âme et (...) sa résorption dans l'âme universelle (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 405).Je ne puis même parvenir à souhaiter vraiment celle-ci [la méditation parfaite], cette résorption qu'ils cherchent [les Yogis] et obtiennent de l'individu dans l'Être éternel. Je tiens éperdument à mes limites et répugne à l'évanouissement des contours que toute mon éducation prit à tâche de préciser (Gide, Journal, 1943, p. 254). 2. [Corresp. à résorber C 2] Disparition progressive, suppression (de ce qui est négatif, de ce qui gêne, est en excès). Résorption des excédents de récolte; résorption de la crise monétaire, du chômage, du paupérisme. [Le socialisme] proclame (...) la résorption de la pénalité par l'éducation, merveilleux problème résolu (Hugo, Actes et par., 2, 1875, p. 470).Ce terme [concevoir] est pris sous sa forme, pour ainsi dire, absolue, si riche de sens que j'en affaiblirais la portée en lui donnant un complément. Et l'on verra, au passage, cette résorption du complément inaugurer cet effort de réduction auquel je voudrais que tout mon langage soit soumis (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 94). Prononc. et Orth.: [ʀezɔ
ʀpsjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1746 « retour dans la circulation d'un liquide extravasé » (Nouv. Bibl. germ., t. 2, 1repart., p. 65). Dér. sav. de résorber* d'apr. absorption*. Fréq. abs. littér.: 18. |