| RÉSISTANCE, subst. fém. I. − [À propos de qqc.] Tout phénomène physique qui s'oppose à une action ou à une force. A. − Action de résister; capacité variable de résister, d'annuler ou de diminuer l'effet d'une force, d'une action subie. Résistance faible, moyenne, nulle; grande résistance. Ces arcs-boutans dont la résistance et la force, qui sembloient devoir être éternelles, ont en partie succombé sous le poids irrésistible des siècles (Crèvecœur,Voyage, t. 1, 1801, p. 214). ♦ MÉCAN. APPL. Résistance des matériaux. ,,Étude des propriétés mécaniques des matériaux et des conditions dans lesquelles ils résistent et se déforment lors de leur emploi`` (Constr. métall. 1975). Résistance des solides; classe, coefficient de résistance. ♦ Résistance à qqc.Résistance au choc, à la compression, au déchirement, à l'éclatement, à l'écrasement, au feu, à la flexion, au roulement, au tirage, à la torsion, à la traction, à l'usure. L'ardoise résiste assez bien à l'action mécanique des agents atmosphériques; sa résistance à la rupture augmente rapidement avec son épaisseur (Bourde,Trav. publ., 1928, p. 89). ♦ Résistance du bois. ,,Force avec laquelle le bois s'oppose à la pénétration, à la séparation ou à la déformation de ses parties`` (Forest. 1946). En mécanique, − Léonard [de Vinci] connaissait (...) la résistance respective des poutres (Stendhal,Hist. peint. Ital., t. 1, 1817, p. 250). − (À) haute résistance. Capable de bien résister. On a pu produire des aciers à haute résistance, présentant des caractéristiques de rupture plus favorables que les aciers ordinaires (Marie, Dilly,Transp. mar., 1932, pp. 457-458).Une grille [de rasoir] d'une extrême minceur − 38 microns − gage d'efficacité. Une grille en acier haute résistance, gage de longévité (Le Point, 27 févr. 1978, p. 32). − De résistance.Dont on ne vient pas à bout facilement. Plat de résistance. V. plat2A 2 a.Pièce de résistance. V. pièce I A 1 a.[Dans un cont. métaph.] Barrès a du talent, mais il lui a manqué la tranche de résistance, le bon morceau dont il se serait nourri pour son œuvre (Renard,Journal, 1892, p. 128). − BIOL., MÉD. Résistance du bacille de Koch, des germes, des microbes, des virus aux antibiotiques; résistance d'un organisme à l'infection; test de résistance. Ils obtiennent leur fameux vaccin, le BCG (...) mettant l'organisme qui a reçu le vaccin en état de résistance vis-à-vis d'une contamination par un bacille virulent (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 114). ♦ Résistance capillaire. ,,Propriété des capillaires de résister à une pression donnée sans éclater`` (Méd. Flamm. 1975). Résistance globulaire. ,,Résistance des globules rouges aux substances hémolysantes`` (Garnier-Del. 1972). Résistance vasculaire. ,,Force qui s'oppose à l'écoulement du flux sanguin dans les vaisseaux`` (Garnier-Del. 1972). ♦ Résistance vitale. Propriété des organismes à se maintenir en vie, à réagir aux facteurs de destruction. La paresse des organismes à changer leurs habitudes et leur structure pour s'adapter péniblement aux circonstances nouvelles, ce qui conduirait à la thèse de la « résistance vitale » (Ruyer,Esq. philos. struct., 1930, p. 305).P. anal. Résistance au froid, à la faim; avoir une grande résistance. ♦ Résistance aux médicaments. ,,Aptitude acquise par un microorganisme ou des parasites à survivre et éventuellement à se reproduire en présence d'un médicament qui normalement les détruit ou les empêche de se multiplier`` (Gunn-Murcia Secours 1984). − ÉLECTR. Opposition au passage du courant. Résistance bobinée, enrobée, immergée, interne, linéaire, liquide, photo-électrique, potentiométrique; résistance pure. (Ds Siz. 1968). La résistance d'un conducteur homogène de section constante est proportionnelle à sa longueur et inversement proportionnelle à sa section, quelle que soit la forme de cette dernière (Sc.1962). ♦ Résistance chauffante. ,,Conducteur connecté directement à une source de courant et utilisé pour transformer l'énergie électrique en chaleur, par effet Joule`` (Siz. 1968). Résistance chauffante d'un fer électrique, d'un four, d'un radiateur. Un petit réchaud à plaque de cuisson dont la résistance chauffante est montée sur mine avec isolement ou mica (Lar. mén.1926, p. 470). ♦ Résistance de terre. ,,En un point d'une installation de mise à la terre, quotient par le courant de terre de la composante de la tension en phase avec ce courant`` (Siz. 1968). ♦ Unité de résistance (électrique, ohmique). L'ohm est l'unité pratique de résistance (H. Fontaine,Électrolyse, 1885, p. 7).Ces exemples mécaniques suffiront pour faire comprendre ce que devient la décharge de la bouteille de Leyde quand la résistance ohmique est très grande (H. Poincaré,Théorie Maxwell, 1899, p. 23). B. − Force qui s'oppose au mouvement, en particulier au mouvement d'un corps dans un fluide. Résistance de l'atmosphère, de l'eau, de forme, induite. Coulomb (...) fixa plusieurs lois, dont la principale qui porte son nom: la résistance au roulement est inversement proportionnelle au rayon du cylindre et proportionnelle à la pression (Périsse,Automob., 1907, p. 7). ♦ Résistance de l'air. ,,Frottement qui dépend du carré de la vitesse relative mobile/air, de la surface de la section droite S et d'un coefficient K de forme du mobile`` (Sc. 1962). L'oiseau qui descend ainsi peut retarder subitement sa chûte en étendant ses ailes, à cause de la résistance de l'air qui augmente comme le carré de la vîtesse (Cuvier,Anat. comp., t. 1, 1805, p. 511). ♦ Résistance à la marche, à l'avancement. Résistance qu'un bateau offre à la marche par l'avant (d'apr. Soé-Dup. 1906). Résistance de frottement. ,,Résistance qui dépend de la grandeur de la surface mouillée du bateau`` (d'apr. Soé-Dup. 1906). II. − [À propos de l'animé] A. − [Sur le plan physique] Qualité de ce qui résiste, caractère résistant (v. ce mot B). 1. [Résistance d'une personne] Énergie, bon état physique qui permet de supporter sans dommage grave des atteintes et des agressions diverses. Synon. endurance.Résistance nerveuse, physique; résistance à l'altitude, à l'effort, aux maladies, aux privations, aux soucis; avoir de la résistance; être à bout, manquer de résistance. La fièvre décimait ces gens débiles, sans résistance contre un climat auquel ils n'étaient guère habitués (Tharaud, An prochain, 1924, p. 147).Les hommes modernes ont besoin d'équilibre nerveux, d'intelligence, de résistance à la fatigue et d'énergie morale, plus que de puissance musculaire (Carrel, L'Homme, 1935, p. 278). ♦ Tenir jusqu'aux extrêmes limites de la résistance. Tout le poids des journées antérieures vous tombait sur les reins, pendant que l'on contemplait ces dérisoires écorchures du sol, où le prochain ordre du jour vous inviterait à tenir « jusqu'aux extrêmes limites de la résistance » (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 150). 2. [Résistance d'un arbre, d'une graine, d'une plante, etc.] ,,Qualité d'une espèce végétale ou d'une variété résistant à un ravageur ou à une maladie grâce à certains caractères morphologiques, génétiques, etc.`` (Agric. 1977). Résistance au vent. ,,Capacité d'une plante à rester exposée aux vents forts sans subir de dégâts`` (Forest. 1946). B. − [Sur le plan physique et moral] Action de résister à une agression, une contrainte, une oppression physique ou/et morale. 1. Défense, riposte par la force à un adversaire, à un ennemi qui a déclenché les hostilités. Résistance afghane, islamique, palestinienne; résistance absolue, acharnée, énergique, victorieuse; admirable, faible, héroïque, inflexible, invincible, suprême, ultime, vigoureuse, vive résistance; toute résistance est inutile. C'est la belle résistance du général Teste à Namur, où dans une ville ouverte, avec une poignée de braves, il arrête court l'élan des Prussiens (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 742).La résistance du Fort de Vaux sert un dessein plus vaste que la défense d'un coin de sol. Elle se relie à une victoire, elle fait partie d'une victoire, si la victoire se mesure à l'échec du projet et de la volonté adverses (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 4). − (Foyer, îlot, point) de résistance. Lieu de combat. Certes on s'explique le sang versé dans les combats de rues, même les scènes terribles du temple, les musulmans ayant transformé cet édifice en un suprême réduit de résistance (Grousset, Croisades, 1939, p. 45).Au fig. Ici comme ailleurs, la tentation était forte, pour des chrétiens, de suivre la ligne de moindre résistance et de chercher dans le platonisme les principes d'une solution (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p. 44). − Faire résistance. Réagir, se débattre. Il n'avait ni la possibilité ni même l'intention de faire résistance, il se trouva en un instant assis au fond de la voiture, entre deux gendarmes (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 88). 2. Refus d'accepter, de subir les contraintes, violences et/ou vexations, jugées insupportables, qui sont exercées par une autorité contre une personne, les libertés individuelles ou collectives; l'action qui en découle. Résistance à l'abus, à l'arbitraire, à l'injustice, au mensonge, à la tyrannie; groupe, mouvement, organisation de résistance. Il a rencontré ce matin au Conseil des Ministres une résistance inattendue, qui l'a contraint à poser la question de sa démission (Affaire Dreyfus, 1899, p. 45).Nobles, bourgeois, clergé même, tous approuvèrent la résistance de Philippe Le Bel au Pape. Le roi de France « ne reconnaissait point de supérieur sur la terre » (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 81). − En partic. [Corresp. à résister II C] Qqn résiste à qqn.Refus de céder à des sollicitations amoureuses. Vaincre une molle résistance. À mon désir fou de la posséder, avant notre départ, à notre retour, elle opposait une résistance incompréhensible, un doux, mais entêté repoussement de mes baisers, de mes caresses (Goncourt, Journal, 1889, p. 1012). − Résistance active, violente. ,,Résistance par la force à l'acte prétendu injuste ou illégal`` (Cap. 1936). La résistance violente est elle-même non-coopération. Elle est immorale à cause de sa violence. Elle devient morale quand elle est non violente. La non-coopération avec le mal est un devoir sacré. Elle est essentiellement spirituelle à cause de son caractère non violent (S. Lassier,Gandhi et la non-violence, Paris, 1970, p. 170).Résistance agressive. ,,Soulèvement pour forcer les gouvernants à retirer l'acte prétendu injuste ou illégal ou même pour se débarrasser de ces gouvernants`` (Cap. 1936). Synon. insurrection.Résistance armée. Résistance qui se fait avec les armes. Je changeai rapidement de logis. La maison inhabitée où je me réfugiai autorisait, à toute extrémité, une résistance armée efficace. Je pouvais suivre de la fenêtre, derrière les rideaux jaunis, les allées et venues nerveuses des occupants (R. Char,
Œuvres compl., Feuillets d'Hypnos, Paris, Gallimard, 1985 [1946], p. 205).Résistance passive, non-violente. Résistance qui refuse d'utiliser la force pour tenter d'arrêter l'escalade de la violence. Cette résistance passive devait, si elle se prolongeait, contraindre le roi d'Austrasie à diviser ses forces (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 39).La deuxième voie serait une résistance non violente (menée) par ceux qui auraient été exercés aux méthodes non violentes. Ils s'offriraient sans armes aux canons des agresseurs (S. Lassier,Gandhi et la non-violence, Paris, 1970, p. 164). − Résistance à l'impôt. Refus de payer tout ou partie de l'impôt. Lorsque, après Louis XIV, les « cours souveraines » sortiront de leur sommeil, leur résistance aux impôts sera acharnée (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 262).Résistance à l'oppression. ,,Droit individuel reconnu (...) aux gouvernés de résister aux actes et agissements illégaux ou injustes des gouvernants et de leurs agents`` (Cap. 1936). − Absolument ♦ La résistance. Combat mené contre un envahisseur, un occupant indésirable. Jeune commandant de vingt-neuf ans, déjà blessé quatorze fois au combat. Une véritable star, un exemple pour la résistance et son parti (Le Figaro-Magazine, 5 déc. 1987, p. 16, col. 1). ♦ HIST. (XIXes.). Parti de la Résistance. Au début de la monarchie de Juillet, parti des orléanistes conservateurs. (Dict. xixeet xxes.). ♦ [Gén. avec une majuscule] Au cours de la Seconde Guerre mondiale, action clandestine menée en France et en Europe contre les armées allemandes d'occupation; le mouvement qui en découle. Résistance du maquis, du Vercors; entrer dans la Résistance; passer à la Résistance. Ils pensaient très fréquemment aux tortures que la Gestapo infligeait aux Français de la Résistance qui tombaient entre leurs mains (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 257).Si cette bataille de France est sombre nous pouvons dire, cependant, que jamais la résistance française n'a tant fait ni tant subi (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 514).Faire de la Résistance. Participer à cette action. J'ai fait de la Résistance (...) Mes tâches dans la Résistance n'avaient d'ailleurs aucun intérêt en elles-mêmes. Mais je voulais accélérer l'issue, je ne voulais pas rester les bras croisés en attendant qu'on me délivre (Jankél.ds L'Arc, 1979, n o75, p. 12).Conseil National de la Résistance (C.N.R.). Je leur donnai pour instruction de hâter la formation, autour de Jean Moulin, du Conseil national de la résistance qui comprendrait les représentants de tous les mouvements, syndicats et partis (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 37).Compagnon, médaille de la Résistance. Merci, dit-il, c'est très important. Ce sera transmis à Londres par radio, dès ce soir. Vous êtes notre meilleur informateur. Vous aurez bien mérité votre Médaille de la Résistance (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 22).Le maire Yves Millon, entouré de son conseil, des compagnons de la Résistance et des notabilités, me pria de rouvrir le livre d'or de la capitale bretonne (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 298). C. − Volonté ferme de ne pas se soumettre à quelqu'un, de ne pas céder à ses volontés, son emprise, son influence. Résistance morale; briser, vaincre la résistance de qqn. Le cardinal Consalvi, souple et ferme, d'une résistance douce et polie, était l'ancienne politique romaine vivante (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 92).Je ne suis pas éloigné de croire qu'en jouissant d'une plus grande liberté, il cessera d'avoir cet esprit de résistance et d'indiscipline que nous lui avons connu autrefois (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 738). D. − Force morale qui consiste à ne pas céder à ses penchants, à faire contrepoids aux difficultés, aux épreuves de la vie. Résistance à la calomnie, aux critiques, au découragement, au désespoir, à l'infortune. Juxtapose à la fatalité la résistance à la fatalité. Tu connaîtras d'étranges hauteurs (R. Char,
Œuvres compl., Le Poème pulvérisé, 1985 [1947], p. 258): Tel est ce mouvement forcé du devoir, cette marche vers l'amont, cette résistance à la pesanteur des inclinations, cette lévitation opposée à la gravitation sensible et au tropisme de l'instinct.
Jankél., Traité des Vertus, Paris, Bordas, t. 1, 1968, p. 141. ♦ Être à bout de résistance. N'en plus pouvoir, être sur le point de céder. Qu'il se fasse vite, ce mariage, et qu'on en arrête la date sans perdre une minute, car je suis à bout de patience et de résistance (Aymé, Cléramb., 1950, i, 4, p. 33). − PSYCHANAL. Toutes les forces d'opposition du sujet aux efforts faits pour mettre à jour les complexes ou sentiments refoulés. Lever, faire lever des/les résistances. Pour le caractérologue, les résistances sont à la fois des difficultés à surmonter et des indices à utiliser, car elles ont des origines caractérielles (G. Berger, Traité prat. d'analyse du caractère, 1961, p. 213). ♦ Levée des résistances. C'est en même temps que méthode de levée des résistances que la psychanalyse prend sa dimension spécifique et se distingue d'une simple « herméneutique » (Chazaud1973, p. 130). ♦ Résistance à la guérison. La résistance à la guérison se manifeste en psychothérapie ou en psychanalyse: alors que des premiers résultats positifs avaient été constatés, le sujet ne fait plus aucun progrès ou même paraît régresser vers les premiers stades de la maladie (Mucch.Sc. soc.1969). − [Par antinomie de sens; p. réf. à une logique morale qui veut que l'on résiste pour un plus-être, pour un mieux] Résistance à la grâce. ,,Opposition, refus d'en accueillir la lumière, d'en suivre l'inclination`` (Marcel 1938). Résistance à la justice, à la vérité; résistance contre l'esprit, contre l'Esprit-Saint. Un homme (...) a reçu, bien malgré lui, l'appel de Dieu, un appel irrécusable. Après une longue résistance qui l'a mené jusqu'au bout du monde, il s'est décidé à y répondre (Claudel, Part. midi, 1906, p. 983). ♦ [Par antinomie de termes] Non-résistance*. Prononc. et Orth.: [ʀezistɑ
̃:s]. Ac. 1694, 1718: resistance; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xiiies. resistence « qualité par laquelle un corps résiste à l'action d'un autre corps » (Mahieu le Vilain, Metheores d'Aristote, éd. R. Edgren, p. 38, lignes 30 et 31); 2. ca 1375 phys. resistence, resistance « force qui s'oppose, ou annule l'effet d'une autre force » (Oresme, Livre du Ciel et du Monde, éd. A. D. Menut, I, chap. 12, p. 110, ligne 18); d'où 1883 résistance électrique « rapport de la puissance perdue dans un circuit sous forme de chaleur ou de rayonnement au carré de l'intensité du courant instantané de conduction » (Jacquez, Dict. d'électr. et de magnét. , p. 172); 1883 électr. « conducteur conçu pour dégager une puissance thermique déterminée » (Id., ibid., p. 171); 3. 1370-72 « qualité de ce qui résiste, caractère résistant » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, VII, 12, f o144c, p. 387); 1798 (Ac.: Dans un repas, Pièce de résistance, Pièce considérable, où il y a beaucoup à manger). B. 1. 1404 resistence « action de se défendre par les armes, de s'opposer par la force à une personne ou un groupe qui emploie la force ou la contrainte physique » (Christine de Pisan, Livre de Charles V, éd. S. Solente, t. 1, p. 130); 2. 1527 resistance « action de résister moralement à ce que l'on subit » (Marguerite de Navarre, Nouvelles lettres, éd. F. Génin, n o46, p. 86); 3. 1530 resistence « action de résister à une autorité établie » (Palsgr., p. 628b); 4. 1549 « action de résister aux sollicitations amoureuses de quelqu'un » (Marguerite de Navarre, Heptaméron, éd. M. François, 2ejournée, 15enouvelle, p. 121); 5. 1842 (Ac. Compl.: Parti de la résistance - polit. -, se dit Des hommes d'État qui craignent de s'engager dans des voies nouvelles, et qui opposent une force d'inertie aux tentatives de réforme); 6. 1940 en France lors de la 2eguerre mondiale (De Gaulle, Discours, 18 juin ds Discours et Messages, p. 4: la flamme de la résistance française); 1940 (Résistance [titre]: B. officiel du Comité National de Salut Public, n o1, 15 déc.); 7. 1907 psychanal. (E. Clarapède, Quelques mots sur la définition de l'hystérie, in Arch. de psychol., t. 7, p. 185 ds Quem. DDL t. 29). Empr. au b. lat. eccl.resistentia « résistance » fin ives.-déb. ves. ds Blaise Lat. chrét., dér. du verbe resistere, v. résister. Fréq. abs. littér.: 3 910. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 420, b) 3 453; xxes.: a) 3 555, b) 8 870. DÉR. Résistanciel, -elle, adj.,psychanal. Qui se rapporte aux résistances se manifestant au cours de la cure psychanalytique. Il n'y a pas à se préoccuper de synthèse, celle-ci ne présentant pas de difficulté, s'effectuant spontanément une fois l'analyse achevée, c'est-à-dire les obstacles résistanciels à la libre association levés (J. Mynard, Freud et la thérapeutiqueds La Nef, 1967, n o31, p. 62, col. 2).− [ʀezistɑ
̃sjεl]. − 1reattest. 1967 id.; de résistance, suff. -iel, v. -al. BBG. − Gohin 1903, p. 356. − Quem. DDL t. 11 (s.v. résistance à l'oppression), 21 (s.v. résistance de frottement), 22 (s.v. pièce de résistance), 29, 30. − Seren-Rosso (M.-L.). Petit gloss. des essais de papiers... Banque Mots. 1979, n o17, pp. 39-44. |