| RÉSERVOIR, subst. masc. A. − 1. Bassin naturel ou artificiel; récipient d'une machine ou d'une installation où s'accumule une matière, le plus souvent un liquide, pour être mis en réserve. Sont considérés comme des étangs ou réservoirs les fossés et canaux appartenant à des particuliers, dès que leurs eaux cessent naturellement de communiquer avec les rivières (Code pêche fluv., 1875, p. 93).La pompe de commande (...) est alimentée, grâce à une canalisation, par un réservoir en charge placé généralement sous le capot (Chapelain,Techn. automob., 1956, p. 247). SYNT. Grand, immense, petit réservoir; réservoir auxiliaire, cylindrique, inférieur, intermédiaire, naturel, principal; aspirateur à réservoir; pression dans un réservoir; réservoir d'alimentation, d'irrigation; réservoir d'essence, à grain, à mazout; réservoir de stockage; réservoir souterrain. ♦ Barrage-réservoir. V. barrage B 2.Wagon-réservoir. V. wagon-.Porte-plume (à) réservoir. V. porte-plume. 2. Spécialement − BIOL. Réservoir de virus. ,,Organisme hébergeant un agent infectieux, lequel peut être transmis à un autre organisme d'une espèce différente`` (Méd. Biol. t. 3 1972). P. Durand et Conseil ont établi qu'elle [la fièvre boutonneuse méditerranéenne] est inoculée à l'homme par une tique (...) et que le chien est le réservoir de virus (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 22).Réservoir d'infection. ,,Tout milieu organique et minéral ou tout être vivant hébergeant et favorisant le développement pendant une période assez prolongée, des agents pathogènes susceptibles d'être transmis à l'homme ou aux animaux`` (Gunn-Murcia Secours 1984). − GÉOL. Roche-réservoir. ,,Roche suffisamment poreuse et perméable pour pouvoir contenir des fluides`` (Fouc.-Raoult Géol. 1980). − MÉD., ANAT. Cavité du corps où s'accumule un liquide organique. Le sac lacrymal est le réservoir des larmes; la vésicule biliaire ou du fiel est le réservoir de la bile; la vessie est le réservoir de l'urine (Littré-Robin1858).Réservoir du chyle, réservoir de Pecquet. ,,Dilatation que présente le canal thoracique près de son passage à travers le diaphragme`` (Littré-Robin 1858). − PÊCHE. Caisse immergée qui sert à conserver des poissons. Le réservoir est une caisse de chêne munie d'une trappe fermant à clef et percée de plusieurs ouvertures, dans laquelle on conserve le poisson vivant (Chesn.t. 21858).,,Bassin dans lequel on conserve des poissons et des crustacés vivants`` (Noël 1968). Synon. vivier. − TECHNOL. Réservoir d'air, à pression d'air. Cylindre qui contient de l'air comprimé utilisé notamment pour régulariser un débit. Pour supprimer ou réduire les coups de bélier, lorsque la hauteur d'élévation est importante, il est rare que l'on puisse établir une cheminée d'équilibre (...). On peut alors la remplacer par un réservoir à pression d'air (Colas-Cab.1968).Réservoir de chasse. ,,Réservoir servant à l'emmagasinage de l'eau utilisée pour effectuer une chasse dans un égout ou un appareil sanitaire`` (Eau 1981). Réservoir d'une usine à gaz. Synon. gazomètre. (Dict. xxes.). B. − Vx. Lieu qui est le réceptacle d'une réserve (naturelle) de quelque chose. Massif gascon, véritable réservoir de bois d'une qualité homogène (Industr. fr. bois, 1955, p. 41). C. − Au fig. ou p. métaph. Endroit où l'on peut puiser ce qui y est amassé, qui y est gardé en dépôt. Réservoir d'ignorance, de sottise. [M. Bergeret, maître de conférences à la Faculté des lettres] recevait le meilleur accueil de Paillot qui le tenait en haute estime comme réservoir et alambic de cette science et de ces belles-lettres dont vivent et profitent les libraires (A. France,Orme, 1897, p. 132).L'agriculture est de moins en moins le réservoir de main-d'œuvre de l'industrie (Debatisse,Révol. silenc., 1963, p. 232). Prononc. et Orth.: [ʀezε
ʀvwa:ʀ]. Ac. 1694-1740: reservoir; dep. 1762: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1510 « récipient, bassin, cuve pour retenir un liquide (ici, l'eau) » (Doc. Bibl. Nat. fr. Pièces orig. vol. 1932, Dr44 425 n o2 ds J. de Croy, Nouv. doc. pour l'hist. et la création des Résidences Royales des bords de Loire, 1894, p. 203); 2. 1547 « lieu aménagé pour conserver des provisions » (J. Martin, Archit. Vitruve, f o96 r ods IGLF); 3. a) 1601 plus gén. « ce qui contient, ce qui garde en dépôt (au propre et au fig.) » (P. Charron, De la sagesse, I, XIII, p. 102); b) 1742 spéc. « lieu qui constitue une réserve naturelle de quelque chose » (L. Racine, La Religion, p. 17). Dér. de réserver*; suff. -oir*. Fréq. abs. littér.: 530; Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 941, b) 595; xxes.: a) 664, b) 731. Bbg. Berghammer. Un Bonnet tricolore au dict. Französisch-Englisch-Deutsch. Leb. Spr. 1979, t. 24, n o1, p. 40. − Quem. DDL t. 14. |