| RÉPUTER, verbe trans. [Avec un attribut de l'obj. ou une prop. inf. parfois précédé des prép. comme, pour] Considérer comme, déclarer comme une évidence. Synon. compter pour, regarder comme, tenir pour.Car je ne puis réputer savant tel qui, de la meilleure foi et avec tout l'esprit du monde, prêche tour à tour, à quinze lignes de distance, la liberté et le monopole (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 179).Mais l'assemblée ne peut pas davantage n'être qu'un instantané photographique pris de loin en loin et que l'on réputerait avec force de vérité légale être l'image authentique et seule authentique du pays (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 585).− Au passif. [Suivi d'un attribut] Qui est tenu pour, qui est considéré comme. Il ne prononce que des mots réputés heureux (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 97).Il se lia en particulier avec M. Mydorge, alors réputé le premier mathématicien de France (Valéry, Variété V, 1944, p. 213). Prononc. et Orth.: [ʀepyte], (il) répute [ʀepyt]. Ac. 1694, 1718: reputer, ensuite ré-. Étymol. et Hist. 1. 1261 reputer pour « tenir quelqu'un pour, considérer comme » (Serments... ds Doc. histor. inédits, XXXI, éd. M. Champollion, Figeac, t. II, p. 69); 1812 réputé pour part. passé adj. (Jouy, Hermite, t. 2, p. 215); en partic. 1859 réputé id. « qui jouit d'une grande notoriété » beauté bien connue et fort réputée dans Madrid (Ponson du Terr., Rocambole, t. 4, p. 383); 2. 1314 « être considéré comme, avoir la réputation de (au passif + attribut ou inf.) » est reputee [reputatur] artificïal et parfaite (Henri de Mondeville, Chirurgie, 1644 ds T.-L.); 1694 réputé + attribut ou verbe au part. passé adj. réputés criminels (Boileau, Satires éd. A. Cahen, X, 635). Empr. au lat. class.reputare « compter, évaluer ». Fréq. abs. littér.: 25. |