| RÉPARATEUR, -TRICE, subst. et adj. A. − 1. Subst. [Corresp. à réparer A 1] Personne qui répare ce qui est abîmé, détérioré, déréglé. Nous demander l'adresse de notre réparatrice de tapisseries de Beauvais (Goncourt, Journal, 1857, p. 426).On risque de ne pas toujours trouver chez les réparateurs de navires dans les ports une main-d'œuvre aussi entraînée que dans les chantiers de constructions neuves, qui sont beaucoup mieux équipés (Le Masson, Mar., 1951, p. 96). − Vieilli., au fig. [N. donné à Jésus-Christ] L'incarnation de Christ et (...) son titre de réparateur (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 393).Réparateur de torts. Redresseur de torts. Vous avez promptement rencontré le réparateur de mes torts et le consolateur de vos peines (Sand, Rom. et nouv., Metella, 1834, p. 196). 2. Au fig. Ce qui sauve, ce qui rétablit. Amour, réparateur du monde, Réveille les cœurs assoupis (Béranger, Chans., t. 1, 1829, p. 155).Entre l'horreur des naufrages et l'horreur des volcans, entre l'épizootie (...) et la peste (...) se dressent, chargées de fruits, de fleurs, les douze belles réparatrices [les Cariatides], pleines d'avenir (Michelet, Journal, 1857, p. 369). B. − Adjectif 1. [Corresp. à réparer A 2; en parlant d'un inanimé] Qui rétablit, reconstitue. Les excès en amour exigent et du repos et des repas réparateurs (Balzac, Splend. et mis., 1847, p. 532).J'étais précisément rentré d'assez bonne heure, comptant sur une longue nuit réparatrice de ces derniers jours (Gide, Journal, 1932, p. 1144). 2. [Corresp. à réparer B 2] Qui remédie à quelque chose de fâcheux, d'injuste, qui répare un dommage. a) [En parlant d'un inanimé] Sanctions réparatrices. Jusqu'à la rupture du traité d'Amiens, son gouvernement [du premier Consul] réparateur et pacificateur (...) est fécond et prospère (Proudhon, Révol. soc., 1852, p. 155).Les deux guerres, avec leur cortège de « gueules cassées », puis la route, avec ses cohortes d'accidentés, ont provoqué un développement rapide de la chirurgie réparatrice et la mise au point de nouveaux procédés (Le Point, 28 juill. 1980, p. 48, col. 1). b) [En parlant d'un animé] Rare. Il y était spécifié que la pucelle réparatrice sortirait des Marches de Lorraine (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 52). Prononc.: [ʀepaʀatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Étymol. et Hist. I. Subst. A. 1. Ca 1350 masc. désigne le Christ rédempteur (Gilles li Muisis, Poésies, I, 253 ds T.-L.: De l'humaine lignïe le boin reparateur); fin xviies. fém. réparatrice des hommes [en parlant de la Vierge] (Bourdaloue, Dévot. à la Vierge, Myst., t. 2, p. 360 ds Littré); 2. 1508-17 « celui qui restaure, rétablit » (Fossetier, Cron. Marg., ms. Bruxelles 10509, fol. 139 v ods Gdf. Compl.: Esdras... reparateur de toute la Bible bruslee des Babiloniens); 3. a) 1556 « celui qui répare une injure, une offense » (Bonivard, Anc. et nouv. police de Genève, p. 98 ds Littré); b) 1718 p. dérision reparateur des torts « redresseur de torts » (Ac.). B. 1549 « celui qui répare, refait » (Est.), très rare; 1777 (Bernis, Epître 1re, Goût, ds Littré). II. Adj. 1. a) av. 1695 masc. « qui remédie à, fait disparaître un inconvénient, une situation défavorable » Dieu réparateur de nos misères (Nicole d'apr. Guérin); b) 1819 fém. « qui rachète, restaure » vertu réparatrice (Boiste); 2. 1834 « qui répare les forces » (Land.). Empr. au lat.reparator, subst. « celui qui répare, restaure » (surnom de Janus ds Stace); dans la lang. chrét., désigne le Sauveur (2emoit. ives., St Ambroise ds Blaise Lat. chrét.). Cf. l'a. fr. repareor 1remoit. xives. [ms.] repareeur de cuirs (Guillaume de St-Pathus, Miracles de St Louis, éd. P. B. Fay, XXV, 7, var. B); 1409 repareur « celui qui rétablit, remet en état » fig. (Livre des fais de Bouciquaut, éd. D. Lalande, p. 189, 53). Fréq. abs. littér.: 196. Bbg. Quem. DDL t. 32. |