| RÉPANDRE, verbe trans. I. − Empl. trans. A. − [Le suj. désigne l'agent] 1. [Le compl. désigne une entité concr.] a) [Cette entité est un liquide] Faire couler hors de quelque chose, laisser s'échapper un liquide qui s'étale. Synon. épancher, renverser, verser.
α) Qqn répand qqc. sur/dans qqc.Il buvait le champagne non frappé et répandait son café dans sa soucoupe (Flaub.,1reÉduc. sent., 1845, p. 181).Un homme en tablier blanc apparut, portant les deux bocks dont il répandait, en courant, les gouttes jaunes sur le sol sablé (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Garçon, un bock! 1884, p. 896).V. bassin ex. 9.
β) Qqn répand qqc.Le sang qu'il a répandu, toute la terre ne suffirait pas à l'étancher! (Claudel,Feuilles Saints, 1925, p. 666). b) [Cette entité est un solide (gén. de nature pulvérulente ou filamenteuse)] Jeter ou laisser tomber une matière de manière qu'elle s'étale. Synon. déverser, épandre.
α) Qqn répand qqc. sur/dans/sous qqc.Répandre une semence. Il reste les cendres qu'on répand sur les champs pour les fertiliser (Ramuz,A. Pache, 1911, p. 138): 1. Cet usage de répandre de la paille devant la porte des grands malades s'en allait avec les chevaux, et ne subsistait plus que dans quelques vieilles familles, comme un rite pré-funéraire.
Druon,Gdes fam., t. 1, 1948, p. 32. − P. métaph. Il aurait répandu sur lui tous les reproches dont son âme était pleine (Châteaubriant,Lourdines, 1911, p. 108).
β) Qqn répand qqc.Il voulait plaire à la cour en répandant l'argent à pleines mains (Staël,Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 91).
γ) Au fig., empl. pronom. Se diffuser. La Critique du jugement de Kant. Si ce livre ne se répand pas, empêché par son langage même, il est inutile de le couronner (Vigny,Journal poète, 1847, p. 1251). 2. [Le compl. désigne une entité abstr.] a) [Le compl. désigne une information] Faire connaître largement quelque chose qui était ignoré ou tenu secret. Synon. colporter, divulguer, propager. − Qqn répand qqc.Répandre de fausses nouvelles. Il n'est pas besoin d'être membre d'un club pour répandre une propagande (Nizan,Chiens garde, 1932, p. 79).J'arrive à aimer mes ennemis temporels. Mais pour ceux qui répandent ces âneries, non, non, et mille fois non! (Montherl.,Malatesta, 1946, iii, 5, p. 505). ♦ [P. méton. du suj.] J'exposai au public ce qui s'était passé réellement à l'ANFA et qui ne ressemblait guère à ce que répandaient les sources anglo-saxonnes (De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p. 86). − Qqn répand que + prop.[Laudon] répandait que les armées du Rhin et de Sambre-et-Meuse, ayant voulu passer le Rhin, avaient été écrasées (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1813, p. 698).Une personne qui me veut du bien répand que je suis un ivrogne (Bloy,Journal, 1903, p. 202). b) [Le compl. désigne une action ou son résultat] Faire bénéficier largement, donner avec générosité à autrui. Synon. dispenser, distribuer.Dieu répand ses grâces comme il lui plaît. Répandre des bienfaits, des faveurs, des aumônes (Ac. 1935). Dix-sept mille Jésuites, 3 000 Français, chassés de leur pays et chargés de répandre la civilisation de leur pays à l'étranger (Barrès,Cahiers, t. 10, 1914, p. 396). c) [Le compl. désigne un savoir, une connaissance] Faire connaître (au plus grand nombre possible) une idée afin de la faire admettre. Synon. populariser, vulgariser.Le stoïcisme retrouvait tout naturellement les thèmes dualistes, que les mystères orphiques et la philosophie platonicienne avaient répandus dans le monde antique (J. Vuillemin,Essai signif. mort, 1949, p. 242). d) [Le compl. désigne (la manifestation d')un affect] Faire éprouver un sentiment à un grand nombre de personnes. Synon. propager.Répandre le deuil, la consternation, l'ennui, la terreur. La nouvelle de l'arrivée de Guillaume et de Montmorency a répandu la joie parmi tous les Croisés (Cottin,Mathilde, t. 1, 1805, p. 195).Il ne voulait pas répandre par le village l'aigreur et la révolte (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 112). e) [Le compl. désigne un événement, un phénomène ou ce qui en résulte] Faire exister quelque chose dans un nombre d'endroits de plus en plus grand. Synon. semer.On lui doit quelques portraits remarquables qu'il a répandus par la gravure après les avoir dessinés lui-même (Sand,Hist. vie, t. 4, 1855, p. 274).Foncièrement vicieux, il répand le vice autour de lui comme d'autres rayonnent le calme ou l'énergie (Mounier,Traité caract., 1946, p. 726). − En partic. [Le compl. désigne une cause de maladie] Synon. de propager.Les exhalaisons des marais, l'infection des cadavres répandaient partout la contagion (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 280). 3. [Le compl. est coréférent au suj.] Extérioriser abondamment, laisser s'échapper un affect, une émotion, etc. Synon. déverser. a) Qqn répand qqc.Les oiseaux répandaient leurs cantiques en gazouillements (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p. 235).Et, comme il éprouvait le besoin de répandre son trouble, il s'affligeait à haute voix qu'un naufragé si beau fût privé de la sépulture (Maurras,Chemin Paradis, 1894, p. 132). b) Qqn répand qqc. en/dans qqc.Alors Augustin se lève (...) il va répandre son âme dans un torrent de larmes solitaires (Lacord.,Conf. N.-D., 1848, p. 126). B. − [Le suj. désigne la source, l'orig.] 1. [Le compl. désigne une entité concr. ou sensible] Laisser s'échapper une substance qui en vient à occuper un espace de plus en plus vaste. a) [Le compl. désigne un liquide] Laisser s'échapper un liquide qui s'étale. Synon. épancher, verser.Répandre des larmes, des pleurs. L'instrument du culte tombe à terre, en répandant son huile sur les dalles (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p. 196). − Loc. Répandre son sang. Être blessé ou mourant pour une cause honorable. Il a répandu son sang pour la patrie dans vingt combats (Ac.1935).De quel droit irez-vous contredire ces hommes généreux qui ont répandu leur sang par toute l'Europe? (Adam,Enf. Aust., 1902, p. 512). b) [Le compl. désigne la lumière, une couleur] Synon. de diffuser, émettre.Répandre une clarté. Jésus mort répandait un rayonnement blême (Hugo,Fin Satan, 1885, p. 877).La lumière du jour, tamisée par le feuillage et les vitres verdies, répand une clarté d'aquarium (Martin du G.,Vieille Fr., 1933, p. 1087). c) [Le compl. est d'ordre olfactif] Synon. de émettre, exhaler.La seule vue des manchettes, l'odeur d'encre que répandaient ces feuilles encore humides, réveilla en lui le militant (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 327).Il y avait du feu dans la cuisinière sur laquelle cuisait de la soupe qui répandait une odeur de poireau (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p. 128). d) [Le compl. est d'ordre auditif] Ceci fut dit un soir d'été par un vieillard, À l'heure où, répandant le silence autour d'elle, La nuit qui s'obscurcit de moments en moments (Ch. Guérin, Cœur solit., 1904, p. 181). e) [Le compl. est d'ordre tactile] En même temps, un feu ardent (nous étions à l'hiver) y répandait une chaleur étouffante (Musset,Confess. enf. s., 1836, p. 276).La lune répand l'hiver. Tout le froid nous tombe de cette lune qui luit dans le ciel comme un morceau de glace (Renard,Journal, 1898, p. 513). f) [Le compl. désigne une substance gazeuse] Le soleil, déjà haut, répandait ses nappes dorées sur un paysage agreste et accidenté (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p. 27).Ils se consument en répandant une grande abondance de fumée narcotique (Gide,Caves, 1914, p. 779). 2. [Le compl. désigne une entité abstr.] Offrir à autrui la possibilité de bénéficier de quelque chose. Synon. distribuer.Est-ce possible? Pas de montre! Si ça ne fend pas le cœur, à une époque où notre civilisation devrait répandre ses bienfaits sur tous! (Vogüé,Morts, 1899, p. 99). II. − Empl. pronom. A. − [Avec une idée de déplacement] 1. [Le suj. désigne un animé] Se disperser de manière à occuper une surface, un espace de plus en plus grand. Synon. se propager. a) [Avec un compl. exprimant l'espace]
α) Se répandre dans/en/à/sous qqc.Nous sommes aussi des gouttes d'huile qui, emportées par le courant, se répandent à la surface de l'eau avec leur mouvement propre (Carrel,L'homme, 1935, p. 201): 2. D'Orléans et de Blois, qui leur servaient de refuge et d'appui, les compagnies dauphinoises se répandaient dans la Beauce et venaient parfois jusqu'auprès de Paris.
Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 384.
β) Se répandre sur/sous qqc.De là, les Cimbres se répandirent sur toute l'Espagne, tandis que le reste des Barbares les attendaient dans la Gaule (Michelet,Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 156).Ces oliviers sous lesquels nous avons vu, par une calme soirée, se répandre les troupeaux de l'idylle (Mauriac,Journal 2, 1937, p. 194). b) [Avec un compl. exprimant la disposition] Les Versaillais sortent de la rue Drouot, se répandent en ligne et ouvrent un feu terrible dans la direction de la porte Saint-Denis (Goncourt,Journal, 1871, p. 808). 2. [Le suj. désigne une réalité sensible] Se propager dans l'espace de plus en plus largement. a) [Le suj. désigne un liquide ou qqc. de nature pulvérulente] Se répandre en.La fraîcheur de la terre couverte d'arbres, peut seule arrêter, condenser les nuages, et entretenir ainsi sur les montagnes une pluie presque continuelle, qui se répand en sources ou en ruisseaux dans les différens quartiers (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 81).Là, au contact de la température humaine, ils [des blocs de poux] se dissolvent (...) et se répandent en ruisseaux dans les habitations, comme des esprits nuisibles (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p. 189). b) [Le suj. désigne la lumière]
α) Se répandre dans/sur qqc.Une vive rougeur se répand sur le front de la vierge, elle est oppressée (Cottin,Mathilde, t. 1, 1805, p. 238).
β) Empl. abs. Synon. de gagner.L'ombre meurt. Le matin étonné se répand (Montherl.,Encore inst. bonh., 1934, p. 681). c) [Le suj. désigne une odeur] Synon. de s'exhaler.L'odeur insidieuse du poireau se répandait, soudain plus hardie, dans les chambres et l'escalier (Duhamel,Terre promise, 1934, p. 9).Un relent d'éther se répandait dans la véranda comme le parfum aigrelet d'un régime de bananes sures (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 355). d) [Le suj. désigne un son] On croyait habiter une ville près de la mer, où la rumeur d'une plage ensoleillée vient se répandre, et circule jusque dans les ruelles les plus étroites (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p. 26).Les battements des marteaux, le grincement des treuils, mille bruits entrechoqués, stridents et mats se répandaient sur le quartier endormi (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 219). 3. [Le suj. désigne une information] Gagner de proche en proche, devenir de plus en plus connu. Synon. circuler, se propager.Quelques heures plus tard, la nouvelle de l'exil de la marquise Raversi se répandait dans la ville et dans les cafés (Stendhal,Chartreuse, 1839, p. 243).Le bruit commença de se répandre que nous allions être encerclés (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 365). B. − [Sans idée de déplacement] Se répandre en 1. [Le suj. désigne une entité concr.] Occuper un espace en apparaissant sous telle ou telle forme. Synon. s'étaler.Elle se continue par une aponévrose qui se répand en éventail sur la face inférieure du bras et même de l'avant-bras (Cuvier,Anat. comp., t. 1, 1805, p. 280).Sur ses poignets se répandait en bouillons argentés une mousseline d'Orient, dont tout son corps de poitrinaire est enveloppé (Goncourt,Journal, 1875, p. 1080). 2. [Le suj. désigne une pers.] Extérioriser sous forme d'une abondance de paroles, de gestes, etc. un état émotionnel. a) Se répandre en qqc.Se répandre en éloges, en compliments, en propos amers, en invectives, en injures, en longs discours, en paroles. Les conseillers du prince se répandent en fanfaronnades (Faral,Vie temps st Louis, 1942, p. 216).Les personnages principaux se répandent en gestes démonstratifs à mon égard (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p. 242). − [P. méton.] Presque tous étaient ivres, d'une ivresse violente et hurlante, qui se répandait en chansons obscènes (Zola,Débâcle, 1892, p. 44). b) Empl. abs. Il se retenait pour ne pas chanter, il avait besoin de se répandre, de faire des générosités et des aumônes (Flaub.,Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 173). REM. Répandage, subst. masc.,trav. publ. a) Action de répandre une substance sur le sol. Synon. épandage.Des dosages bien étudiés, de bonnes méthodes de gâchage avec des proportions d'eau bien déterminées, un répandage et un drainage méthodique (...) sont des précautions indispensables à l'exécution d'un bon revêtement bétonné (Bourde,Trav. publ., 1929, p. 99).Pendant les nuits d'hiver, les camions munis des appareils de salage et chargés sont constamment prêts à partir (...). Dès l'alerte donnée, l'équipe de répandage se met immédiatement au travail (Le Monde, 1erjanv. 1971, p. 22, col. 3).b) Substance une fois répandue sur le sol. Synon. revêtement.Si des flaches se produisent, soit par le tassement du fond de l'encaissement, soit par suite d'inégalités dans le répandage, on les comble immédiatement avec des matériaux de moyenne grosseur (Bourde,Trav. publ., 1929, p. 56). Prononc. et Orth.: [ʀepɑ
̃:dʀ
̥], (il) répand [-pɑ
̃]. Ac. 1694, 1718: res-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. A. L'obj. est concr. 1. « verser, laisser échapper des éléments hors de leur contenant » a) ca 1165 trans. respandre [des] flors (Benoît de Ste-Maure, Troie, 14851 ds T.-L.); fin xiies. id. respandre les deniers des chaingëors (Homélies de St Grégoire sur Ezéchiel, 19, 14, ibid.); déb. xives. [ms.] réfl. (Bataille de Caresme et de Charnage, éd. G. Lozinski, 454, var. E: Et la farse s'en est volee Et respandue ens fossez); b) fin xiies. une matière pulvérulente, p. ex. la farine respandre la flor (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 703); c) un liquide
α) fin xiies. part. passé adj. li vins respandus (Floire et Blancheflor, éd. J. L. Leclainche, 1337); fin xiies. intrans. (Raoul de Cambrai, 2246 ds T.-L.: Et moi mëisme feri il autresi, Si qe li sans vermaus en respandi); xiiies. trans. (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 1 Mir 10, 775, leçon, mss BCD: le sanc Que je por t'amor respandi [le Christ, parlant au pécheur]); 1640 répandre le sang « tuer » (Ablancourt, Ann., liv. 11 ds Rich. 1680);
β) 1395 réfl. (Voyage à Jérusalem du seigneur d'Anglure, 231 ds T.-L.; [l']eau se respent); 2. p. ext. 1559 réfl. « (en parlant de personnes) envahir, en se dispersant, un espace de plus en plus grand » se répandre çà et là cont. milit. (Amyot, trad. de Plutarque, Hommes illustres, Aristide, XXXIX, éd. G. Walter, t. 1, p. 733); 3. « émettre autour de soi » 1691 part. passé adj. [ici, empl. par image] (Racine, Athalie, III, 8: Je vois de toutes parts sa clarté répandue [de Sion]); av. 1742 trans. (Massillon, Paraphr. du psaume 18 ds DG: Le soleil [...] répand [...] sa chaleur et sa lumière); 1753, 25 août réfl. fig. (Buffon, Discours de réception à l'Ac. fr. ds
Œuvres, éd. A. Richard, Paris, 1833, t. 1, p. 2b: la chaleur naîtra de ce plaisir [d'écrire], se répandra partout et donnera la vie à chaque expression); 4. 1699 réfl. « (de marques physiques visibles) prendre de l'extension » (Fénelon, Télémaque, VI, éd. A. Cahen, Paris, 1927, t. 1, p. 264: une pâleur mortelle se répandoit sur tout son visage). B. L'obj. est abstr. − ou le verbe est empl. p. métaph. 1. a) 1654 « faire connaître, publier, divulguer » trans. (Loret, Muze hist., 12 déc. ds Livet Molière: Un bruit est répandu); 1680, 6 nov. part. passé adj. (Sévigné, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 2, p. 888: quand les choses les plus répandues se tournent en mystères); 1681 réfl. (Bossuet, Hist., II, 10 ds Littré); b) 1671 « diffuser, faire pénétrer, propager [une idée, une doctrine] » réfl. (Pomey); 1681 trans. répandre l'Évangile (Bossuet, Disc. sur l'hist. universelle ds
Œuvres, éd. Velat et Y. Champailler, Paris, 1961, p. 754); c) 1678 trans. « communiquer, faire régner (un sentiment) dans un groupe de personnes » (La Fontaine, Fables, VII, 1: un mal qui répand la terreur); 2. 1664 trans. « accorder, distribuer [des libéralités] à profusion » (Molière, Tartuffe, I, 6); 1670 réfl. (Racine, Bérénice, II, 2: On vit de toutes parts mes bontés se répandre); 3. a) 1672 se répandre en « extérioriser ses sentiments [de telle manière] » se répandre en paroles (Sacy, Bible, Job, XI, éd. Paris, G. Desprez, 1717, t. 2, p. 10a); 1677 se répandre en injures (Racine, Phèdre, IV, 4); b) 1690 réfl. « chercher à paraître, à se montrer » se répandre partout au dehors (Fléchier, Oraisons funèbres, Paris, 1808, p. 110, duc de Montausier); av. 1704 empl. abs. (Bossuet, Réfl. sur l'état des pécheurs ds Littré); id. part. passé adj. répandu dans le monde (Bourdaloue, Exhort. sur la Flagellat. de J.-C., t. II, p. 101, ibid.). Dér. de épandre*; préf. re-*. A supplanté le simple épandre*, limité, dans la lang. commune, à des empl. techniques. Fréq. abs. littér.: 4 122. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 144, b) 5 651; xxes.: a) 4 890, b)3 755. DÉR. Répandeur, -euse, adj. et subst.a) Adj. Qui répand (quelque chose). Ce fort secours, c'est vous (...) ô Vierge immaculée, Qui (...) tendez vers nos pas (...) Et vers nos vanités douloureuses les paumes Lumineuses, les mains répandeuses de baumes (Verlaine,
Œuvres compl., t. 2, Amour, 1888, p. 53).b) Subst.
α) masc. Ouvrier qui répand des matériaux divers sur un chantier de construction (d'apr. Mét. 1955).
β) fém. ,,Camion citerne muni d'une pompe alimentant une rampe destinée à répartir (...) un liant hydrocarburé sur une couche de chaussée`` (Choppy 1975). − [ʀepɑ
̃dœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) 1493 respandeur de sang (Kalend. des bergers, p. 137 ds Gdf.) − 1611, Cotgr., b) 1964 masc. et fém. technol. (Lar. encyclop.); de répandre, suff. -eur2*. |