| RÉMANENCE, subst. fém. A. − Fait de se maintenir, de persister; durée, permanence de quelque chose. Synon. persistance.Rémanence d'une superstition. La rémanence des conceptions traditionnelles sur la guerre, aujourd'hui complètement dépassées, ne manquerait pas de causer d'épouvantables catastrophes (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p. 108).Nous avons là, transposée, et à l'évidence transfigurée par un contexte de théologie mystique, une rémanence de vues de type platonicien (Platon, L'Alcibiade majeur, introd. par P.-J. About, Paris, Hachette, 1980, p. 41). B. − Spécialement 1. PHYSIQUE a) Persistance partielle d'un phénomène après disparition de la cause qui l'a provoqué. Faible, forte, longue rémanence. S'il y a rémanence − dans l'acier dur par exemple − c'est que la désorientation des domaines ne se poursuit pas jusqu'au bout (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 242). b) ,,Aimantation résiduelle d'une substance ferromagnétique lorsque le champ magnétisant s'annule`` (Pir. 1964). c) Rémanence (d'un écran fluorescent). ,,Persistance temporaire de l'émission lumineuse d'un écran fluorescent après cessation de l'excitation`` (Radiogr. 1979). 2. AGRIC. Propriété d'un produit antiparasitaire dont l'action se fait encore sentir dans le temps bien après son application. La rémanence d'un insecticide, d'un fongicide ou d'un désherbant dans le sol ou dans la récolte peut entraîner des risques de toxicité pour les végétaux cultivés ultérieurement sur ce sol ou pour les consommateurs (Lar. agric.1981). 3. PSYCHO-PHYSIOL. Propriété de certaines sensations de subsister après la disparition de l'excitation qui leur a donné naissance. (Dict. xxes.). Rémanence des images visuelles (v. image II A). 4. PARAPSYCHOL. Vibrations positives ou négatives qui imprégneraient un lieu précis après un événement du passé. Rémanence d'une maison, d'un mur, d'une pièce, d'une poutre. C'est ce que j'appelle les rémanences ou « la mémoire des murs » ou « la mauvaise haleine du passé ». Dans une maison où il s'est passé quelque chose, des événements intensément vécus comme des souffrances, des meurtres, les murs sont en quelque sorte imprégnés de ces vibrations qui sont créées par la douceur ou par la peur ou par l'amour exagéré (Paris-Match, Doc., 21 sept. 1984, p. 5, col. 2). Prononc.: [ʀemanɑ
̃:s]. Étymol. et Hist. 1. Déb. xiies. « demeure, résidence » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 956); 2. 1155 « fait de rester au même endroit » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2674); 3. 1901 « continuation d'un effet après que la cause ait été supprimée » (Huysmans, Ste Lydwine, p. 40); 4. 1932 « persistance d'une modification de la matière brute après qu'elle ait été soumise à certaines influences » (Lar. 20e). Dér. de rémanent*; suff. -ence (v. -ance). |