| RÉINTÉGRATION, subst. fém. A. − [Corresp. à réintégrer A] Action de réintégrer, de s'intégrer à nouveau; résultat de cette action. 1. DR., ADMIN. a) [Corresp. à réintégrer A 1] Il nous faudra recommencer une action possessoire, à cette fin d'obtenir notre réintégration dans la jouissance des biens que le domaine de propriété nous ôte (Proudhon,Propriété, 1840, p. 158). b) [Corresp. à réintégrer A 2] Action de réintégrer quelqu'un dans une charge, une fonction, un emploi; en partic., rétablissement d'un fonctionnaire dans un poste après une période de disponibilité ou de détachement (d'apr. Favr.-Vettr. 1981). Une correspondance avec les Chouans se faisait sous le couvert de M. Bernard, père de MmeRécamier: il fut aussitôt destitué (...) MmeRécamier, habituée à tout obtenir, ne prétendait à rien moins qu'à la réintégration de son père (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 387).Un des ministres populaires du roi-citoyen l'avait banni de sa chaire (...) il venait (...) prier son ancien élève de réclamer auprès du nouveau ministre, non sa réintégration, mais l'emploi de proviseur dans quelque collège de province (Balzac,Peau chagr., 1831, p. 206). 2. Réintégration dans la nationalité française. Récupération de la nationalité antérieure à l'aide de procédés plus simples et avec des effets plus complets que la naturalisation réservée aux étrangers ordinaires (d'apr. Cap. 1936). B. − [Corresp. à réintégrer B 2] Vieilli. Vous aussi vous affirmez, avec l'autorité d'un esprit libéral, que la réintégration de Jean Valjean au bagne est « une impossibilité » (Hugo,Corresp., 1863, p. 434). − Spéc. BIOL. ,,Ensemble des mécanismes qui feront de l'individu une unité fonctionnelle harmonieuse, permettant l'adaptation de l'organisme à son milieu`` (Lar. encyclop.). Cette réintégration se réalise essentiellement par le système humoral et le système nerveux (Lar. encyclop.).MÉD. ,,Reprise d'une activité normale, notamment chez un sujet qui a souffert de troubles mentaux`` (Méd. Biol. t. 3 1972). C. − PEINT., rare. Le nettoyage en profondeur révéla parfois des failles profondes (...): ainsi sur le visage de la « Vierge » de Taddeo di Bartolo. D'où la nécessité de procéder à ce que les spécialistes appellent une « réintégration ». En fait, il s'agit de retouches très légères, visibles à l'œil nu de près (on triche le moins possible) et « réversibles » (Le Point, 16 août 1976, p. 56, col. 3). Prononc. et Orth.: [ʀeε
̃tegʀasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1326 reintegracion « rétablissement, restauration » (A.N. JJ 64, f o88 r ods Gdf. Compl.) − ca 1422, Alain Chartier ds Littré; 2. 1367 « action de réintégrer, de recouvrer » (Reg. du Parlem., ms. Ste-Gen., p. 55 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.redintegratio « renouvellement, rétablissement ». Fréq. abs. littér.: 59. Bbg. Quem. DDL t. 12. |