| RÉFORMISTE, adj. et subst. A. − Adj. et subst. 1. (Celui, celle qui est) partisan d'une/de la/des réforme(s). C'est ainsi qu'en France et en Angleterre les Réformistes furent des rois, des princes et des nobles (Chateaubr.,Essai litt. angl., t. 1, 1836, p. 145).Agitateurs réformistes (Vogüé,Morts, 1899, p. 363). − En partic. (Celui, celle qui est) partisan d'une certaine réforme, de la réforme en question. Si l'on voulait réaliser la prétention des réformistes et écrire les mots exactement comme ils se prononcent (...), il ne faudrait pas moins de 50 signes différents (Gourmont,Esthét. lang. fr., 1899, p. 62).Les évêques anglais qui avaient voté contre la Réforme à la Chambre des Lords étaient sifflés dans les rues et n'osaient plus s'y montrer. Le petit Lord John Russel, chef des Whigs réformistes, était l'idole du peuple (Maurois,Disraëli, 1927, p. 64). 2. (Celui, celle qui est) partisan de la réforme politique profonde par les moyens légaux. La lutte pour les réformes peut être, dans certains pays, une plate-forme de combat. (...) vos « réformistes » s'imaginent que les réformes sont le seul moyen d'atteindre le but. Ce n'est qu'un moyen, parmi beaucoup d'autres! (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 46).Il est tout à fait faux de dire que les socialistes réformistes sont restés fidèles à Marx en ceci (Camus,Homme rév., 1951, p. 255). B. − Adj. [En parlant de qqc.] 1. Qui se rapporte à une réforme; qui a trait à la réforme en question. Les ouvriers de Londres (...) étaient invités à se réunir dans Hyde Park pour y faire une manifestation réformiste (Mérimée,Lettres Mmede Beaulaincourt, 1866, p. 3).[Saint-Cyran] entraîné par le courant réformiste de son époque (...) a choisi le rigorisme (Bremond,Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 131). ♦ Banquet* réformiste. 2. Qui se rapporte à la réforme politique, à ses partisans. Dans la cassure des partis socialistes, les vieux chefs expérimentés ne gardant d'abord autour d'eux qu'un noyau réformiste (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 293).Le Front populaire, dans la France de 1936, qui a fait des conquêtes sociales très durables au prix de secousses transitoires, en coalisant des aspirations réformistes et révolutionnaires (Perroux,Écon. XXes., 1964, p. 162). Prononc. et Orth.: [ʀefɔ
ʀmist]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1834 subst. « en Angleterre, partisan de la réforme du Parlement » (Boiste); b) 1841 « partisan d'une réforme politique » (E. Cabet, Douze lettres d'un communiste à un réformiste sur la communauté, Paris, Prévôt); 2. 1842 adj. banquet, pétition réformiste (Ac. Compl.). Dér. de réforme*; suff. -iste*, sur le modèle de l'angl. reformist (1589 ds NED). Fréq. abs. littér.: 37. Bbg. Dub. Pol. 1962, pp. 400-401. − Rabotin (M.). Le Vocab. pol. et socio-ethnique à Montréal de 1829 à 1842. Paris-Bruxelles, 1975, p. 58, 59, 63, 67, 90. |