| * Dans l'article "RÉEXPÉDIER,, verbe trans." RÉEXPÉDIER, verbe trans. A. − Qqn réexpédie qqc. 1. Expédier vers le lieu d'origine de la première expédition. Synon. renvoyer, retourner.Je regardais le paquet d'épreuves qu'il me faudrait trouver le temps de relire et de réexpédier à mon éditeur (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 89). 2. Expédier vers une nouvelle destination. Réexpédier une marchandise. On lui demandait tellement de vin de Berny qu'il était obligé, pour satisfaire ses clients, de recevoir à Berny du vin de n'importe où à quatre-vingt-dix francs la pièce et de le réexpédier facturé trois cent vingt francs avec Berny comme lieu d'origine (Hamp, Champagne, 1909, p. 142).Le rhum reçu à Bordeaux est mis en bouteilles sur place, tandis qu'au Havre il est réexpédié dans ses emballages d'origine (M. Benoist, Pettier, Transp. mar., 1961, p. 216). − POSTES. Réexpédier le courrier. Le faire suivre à une nouvelle adresse. Une de ces lettres à mon adresse me parvint, réexpédiée par mon père (Loti, Rom. enf., 1890, p. 194).J'ai écrit à la poste de me réexpédier ici les lettres arrivées poste restante (Montherl., Fils personne, 1943, II, 2, p. 294). B. − Qqn réexpédie qqn,fam. 1. Envoyer de nouveau une personne où elle a déjà été. Il avait été blessé de nouveau, puis renvoyé dans le Sud tunisien où il avait attrapé les fièvres, puis au Kef, puis réexpédié sur le front (Gide, Journal, 1916, p. 555). − En partic. Renvoyer quelqu'un d'où il vient. Il réexpédia en France le général Lavaux et le commissaire Sonthonax, revenu en mission, sous prétexte qu'ils avaient été élus au corps législatif (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 512). 2. Renvoyer quelqu'un vers une nouvelle destination, l'adresser à une autre personne. On va chercher un interne, qui tâte le cadavre et dit: « Oui, il est bien mort. » À quoi la veuve riposte aussitôt: « Eh bien, la pension? − Je ne l'ai pas sur moi! » fait l'interne, qui l'expédie à Chenu, qui la réexpédie à un délégué (Goncourt, Journal, 1871, p. 785). Prononc. et Orth.: [ʀeεkspedje], [ʀee-], (il) réexpédie [-di]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1585 « envoyer quelqu'un ailleurs » (Négociations de la France dans le Levant, éd. E. Charrière, t. 4, Paris, 1860, p. 408, note, col. 2); b) 1922 « renvoyer quelqu'un d'où il vient » (Proust, Prisonn., p. 23); 2. a) 1627 « expédier quelque chose à une nouvelle destination » (Richelieu, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'État, éd. Avenel, t. 2, Paris, 1856, p. 774); b) 1845-46 « renvoyer (une chose) d'où elle vient » (Besch. Suppl.). Dér. de expédier*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 24. DÉR. Réexpédition, subst. fém.Action de réexpédier; nouvelle expédition. Réexpédition du courrier, d'une marchandise; service de réexpédition. Les universités des autres pays envoient à Paris 18 collections, dont 17 pour les universités et une pour la Bibliothèque nationale. La Sorbonne se charge de la réexpédition aux universités de province (Civilis. écr., 1939, p. 48-7).− [ʀeεkspedisjɔ
̃], [ʀee-]. Att. ds Ac. 1878. − 1reattest. 1791 (Mirabeau, Collection, t. 3, p. 411 ds Littré); de réexpédier, suff. -(i)tion*. |