| RÉCRIRE, RÉÉCRIRE, verbe trans. A. − Récrire, réécrire (qqc.). Donner une nouvelle version d'un texte déjà écrit. Les rééditions de toutes ses œuvres précédentes, pour lesquelles il avait coutume de récrire le livre de la première à la dernière ligne (Béguin, Áme romant., 1939, p. 103).« Je l'avais écrit, m'explique-t-il, mais un autre l'a rewrité. − L'a quoi? » me suis-je écrié. Il m'explique ce que cela veut dire. « Alors, lui ai-je demandé, si cela veut dire récrire, pourquoi ne dites-vous pas récrire? » (Green, Journal, 1950, p. 333). B. − Récrire, réécrire (qqc. à qqn). Écrire une nouvelle fois (une deuxième, une troisième... fois) un texte à quelqu'un. Je vous reécrirais [sic] pour poser mes conditions (Flaub., Corresp., 1849, p. 89).La Berma avait récrit avec insistance à quelques fidèles pour qu'ils ne manquassent pas à son goûter (Proust, Temps retr., 1922, p. 995). C. − Au fig., fam. Réinventer, donner une nouvelle vision de quelque chose. Récrire l'histoire. Il y a une revue où Buloz et de Mars récrivent et recomposent tout le monde (Goncourt, Journal, 1859, p. 612).Je ne récrirai pas ma vie elle est devant moi sur la table (Aragon, Rom. inach., 1956, p. 93). REM. Réécriture, subst. fém.a) Action, fait de réécrire. La réécriture de nos notes sur l'Italie de 1855-1856 (Goncourt, Journal, 1892, p. 315).b) Ling. (en gramm. générative). Règle de réécriture. ,,Règle permettant de retranscrire, suivant un principe de transformation, une suite de symboles en une autre`` (Az.-Oliv. Litt. 1978). Dans les règles de réécriture telles qu'elles sont habituellement présentées, l'ordre des éléments doit être respecté, c'est-à-dire que le signe +, signe de concaténation, est à interpréter comme « suivi de » (Lang.1973). Prononc. et Orth.: [ʀekʀi:ʀ], [ʀeekʀi:ʀ], (il) récrit [-kʀi]. Ac. 1694-1718: rescrire; dep. 1740: récrire; id. ds Littré; Rob., Lar. Lang. fr.: récrire, réécrire. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 trans. « écrire à son tour » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 24400); 2. ca 1265 « répondre par écrit » (Jostice et plaid, éd. Rapetti, p. 17); 1269-78 absol. « id. » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 13629); 3. 1283 « écrire de nouveau, copier » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1082, t. 2, p. 47); 4. 1680 « écrire de nouveau à quelqu'un (qui n'a pas répondu) » (Rich.); 5. 1770 « rédiger d'une nouvelle manière, recomposer (une œuvre écrite) » (Grimm, Corresp. littér., 2eéd., Paris, t. 1, 1812, p. 133). Empr. au lat.rescribere « répondre par écrit; écrire de nouveau, recomposer (un ouvrage); reporter par écrit sur un registre », dér. de scribere « écrire ». Fréq. abs. littér.: 189. |