| RÉCONFORT, subst. masc. A. − Ce qui redonne de la force morale, du courage, ce qui apporte de la consolation dans une situation pénible, douloureuse. Les amis du dehors écrivaient à l'envi des lettres d'encouragement et de réconfort (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 94).Un peu partout, il apportait le réconfort moral. Il soutenait Hennedyck, qui ne recevait de Roubaix que des colis sans lettres et s'angoissait (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 288). ♦ P. méton., au plur., rare. Acte, parole de réconfort. Ils n'ont pas l'air de comprendre ses souffrances, tous si calmes, avec leurs réconforts de gens bien portants que rien ne menace (Chardonne, Dest. sent., III, 1936, p. 265). − [Constr. avec un compl. prép. spécifiant ce qui donne du réconfort] Des snobs se reconnurent et s'en agréant se dispensèrent le réconfort de leur estime mutuelle (Gaultier, Bovarysme, 1902, p. 92).Les troupes ardentes, les foules enthousiastes, qui, hier encore, m'entouraient du réconfort de leur dévouement (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 32). − [Combiné avec un verbe] ♦ [Avec chercher] Chercher réconfort (vieilli), du réconfort, un réconfort, son réconfort dans qqc., auprès de qqn. Émotionnés par le ton gémissant de sa lettre, nous allons chercher un peu de réconfort auprès de ce grand ami, Gavarni (Goncourt, Journal, 1860, p. 692).C'est en de tels récits, dignes de toute créance, que nous devons chercher réconfort et conseil (A. France, Île ping., 1908, p. 99). ♦ [Avec être] Qqc., qqn est un réconfort (pour qqn); le (seul) réconfort de qqn est qqc., c'est un réconfort (que) de + inf. Il a été son unique soutien, le compagnon robuste, éprouvé, dont le voisinage a été le seul réconfort de sa vie (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1092).Elle fut pour tous un réconfort par son courage et son insouciance de son propre sort (Gds cour. pensée math., 1948, p. 268). ♦ [Avec trouver] Trouver réconfort (vieilli), du réconfort, un réconfort; (expr. quantifiante) + réconfort; son réconfort dans qqc., auprès de qqn, à + inf. Où renouvelleront-ils [les soldats] leur énergie? Où trouveront-ils leur réconfort et leur viatique? (Barrès, Cahiers, t. 11, 1917, p. 212).Elle savait qu'Azarius trouvait du réconfort à l'entendre traîner ses savates sur le lino de la cuisine (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 198).Je lus aussitôt [les Pensées à haute voix de A. Lejner] avec un très vif plaisir, trouvant grand réconfort dans cette sympathie lointaine et inattendue (Gide, Feuillets d'automne, 1949, p. 1104). SYNT. Puiser du réconfort dans qqc.; réconfort amical; mot, parole, regard de réconfort; appui, consolation, secours, soutien, sympathie et réconfort. B. − État psychologique fait d'un regain de force, de courage, en particulier parce que l'on se sent encouragé, appuyé par une autre personne. Sentiment de réconfort. Lorsqu'une brassée de sarments flamba devant mes genoux, entre deux ou trois rondins, j'éprouvai quelque réconfort (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 293).Je me sens traversé par un réconfort secret. Puisque tout recommence toujours, ce que j'ai fait sera, tôt ou tard, une source d'ardeurs nouvelles après que j'aurai disparu (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 289).V. masturber ex. de Céline. Prononc. et Orth.: [ʀekɔ
̃fɔ:ʀ]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. Ca 1170 (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 2749). Déverbal de réconforter*. Fréq. abs. littér.: 209. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9, b) 95; xxes.: a) 544, b) 502. |