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RÉBUS, subst. masc.
A. − Devinette graphique mêlant lettres, chiffres, dessins, dont la solution est une phrase, plus rarement un mot, produit par la dénomination, directe ou homonymique, de ces éléments. Composer, déchiffrer, deviner un rébus. Je suppose que l'an VII de la République correspond à 1799 à cause du rébus: Lancette Laitue Rat affiché au Luxembourg à propos du Directoire (Stendhal,H. Brulard, t. 1, 1836, p. 125).Du temps de Mathurin Régnier, ce cabaret s'appelait le Pot-aux-roses, et comme la mode était aux rébus, il avait pour enseigne un poteau peint en rose (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 312).
En appos. Partout des arbres inconnus, mais qu'on devinait des aliments rébus; il devait me suffire de patience pour en trouver la solution, pour découvrir entre eux quel était l'arbre pain, l'arbre lait, peut-être l'arbre viande (Giraudoux,Suzanne, 1921, p. 65).
B. − Au fig.
1. Chose difficile à comprendre, énigme. Les grands rébus de l'humanité. Puisque nous avons tant fait que de regarder les rébus et les mythes de la peinture, voyons l'étrange panneau de M. de Chavannes: le Pauvre Pêcheur (Huysmans,Art mod., 1883, p. 197).
En partic. Écriture difficile à déchiffrer, parole malaisée à comprendre. Votre adresse au bas de la page est un rébus. Il m'a fallu près d'un quart d'heure pour la déchiffrer (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p. 338).
2. Vx. Parler (par) rébus. Parler énigmatiquement. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [ʀebys]. Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 [-by:s]. Prononc. mérid., d'apr. Grammont 1950, p. 93 [-by]. Ac. 1694: rebus, puis ré-. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1512 « équivoque, mot pris dans un autre sens que celui qui est naturel » (Contreblason des faulses amours, 160 ds Guillaume Alexis, Œuvres, éd. A. Piaget et G. Picot, t. 1, p. 288: Fuyr Venus, Mavors, Janus, Et Cupido, Car leurs rebus Ne sont que abus; 1432, t. 1, p. 332); b) 1546 « langage figuré, conventionnel » (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, XV, 68: [les moines] se transportent en la sainte Chapelle (ainsi estoit en leur Rebus nommée la cuisine claustrale) ); 1845 parler rébus « obscurément » (Besch.); 2. 1583-90 « bévue » faire de grandz rebus et des fautes (Brantôme, Mareschal de Biron [V, 129] ds Hug.). B. Av. 1535 « jeu d'esprit consistant en mots, lettres, objets figurés qui évoquent par homonymie un mot ou une phrase à deviner » rebus de Picardie (Cl. Marot, 2eCoq a l'asne, 129 ds Œuvres, éd. C. A. Mayer, t. 2, p. 128: Une estrille, une faulx, ung veau, C'est à dire estrille fauveau, En bon rebus de Picardie [allus. au Roman de Fauvel, xives., dont le personnage principal, le cheval Fauvel, dispense tous les biens à ceux qui l'étrillent; v. aussi éd. C. A. Mayer, note 3]). De rebus, ablatif plur. du subst. lat. res « chose », le point de départ de l'appellation étant controversé. D'apr. FEW t. 10, pp. 287b-288a, parce que ce jeu a d'abord consisté à représenter un mot, une phrase à deviner, par des dessins (rebus, p. oppos. à litteris); cette explication ne rend cependant pas compte du fait que A 1 ne semble pas supposer de représentation fig. L'explication de Mén. 1650 prenant comme point de départ rebus de Picardie (parce que dans cette province les clercs de la Bazoche lisaient dans les rues lors du Carnaval, des libelles ,,de rebus quae geruntur`` − qui pouvaient comporter des équivoques), est écartée avec raison par FEW, loc. cit., l'expr. étant postérieure à l'apparition du mot, rebus de Picardie, d'Arras (Hug.) s'expliquant par une particulière faveur de ce jeu d'esprit en pays pic. Compte tenu de son sens init. [A 1], rebus serait pour Guir. Étymol. obsc., une forme de rebours*, également rebous en a. fr. (1268 Claris et Laris, 26589 ds T.-L.: a rebors rime avec estous; xiiies. rebous « émoussé » ds Gdf.) empl. subst. au sens de « contrepied, contraire de ce qui devrait être », relevé au xviies. au sens de « devinette » (FEW, loc. cit., p. 137b), le sens B « rébus en images » étant une accept. second., facilement reliée au lat. rebus (prononcé rebous); cette hyp. se heurte cependant au fait que dans les premiers ex., rebus rime avec abus et imbutz (supra A 1). Fréq. abs. littér.: 98.