| RÉALGAR, subst. masc. MINÉR. Monosulfure d'arsenic, de formule AsS, généralement associé à l'orpiment dans les roches argileuses ou dolomitiques, cristallisant dans le système monoclinique en prismes, en masses compactes granulaires ou sous forme d'incrustations de couleur jaune orangé, et qui était autrefois utilisé en pyrotechnie comme pigment coloré jaune (d'apr. Encyclop. Sc. Techn. t. 9 1973, p. 384). Vers 750, Geber mit au point la purification des corps par cristallisation (...); il obtint de l'anhydride arsénieux par le grillage du réalgar, et parvint à isoler l'acide azotique (Caron, Hutin,Alchimistes, 1959, p. 86).Prononc. et Orth.: [ʀealga:ʀ]. Ac. 1762: réalgal; dep. 1798: réalgar. Étymol. et Hist. Ca 1300 realgar (La Chirurgie de l'abbé Poutrel, éd. Ö Södergård, f o41 r o10). Empr. à l'ar.rahǧ (ou rahaǧ) al-ǧār, même sens (littéral. « poussière de caverne » parce que, d'apr. Dozy cité ds Lammens, p. 201, cette matière était tirée des mines d'argent). Le mot est prob. parvenu en fr. par l'intermédiaire de l'esp. rejalgar (xiiies. ds Cor.) ou du cat. realgar (fin xiiies. ds Alc.-Moll.). Cf. également le lat. médiév. realgar (av. 1250 d'apr. Latham), le vénit. realgar (1258 ds Pellegr. Arab., p. 588) et l'a. prov. realgar (déb. xives. ds Romania t. 40, p. 359). En a. fr. et m. fr., le mot a connu de nombreuses formes, v. notamment FEW t. 19, pp. 144-145 et T.-L., s.v. riagal. D'apr. Lammens, pp. 201-202 (repris par J. J. Hess ds Vox rom. 1937, t. 2, pp. 475-476), l'ar. rahǧ al-ǧār serait une erreur de lecture pour rahǧ al-fār « poudre des rats » (les lettres ar. f et ǧ
sont de forme très voisine), cette substance étant effectivement utilisée comme mort-aux-rats. Bbg. Kidman. Esp. 1969, pp. 218-224. |