| RÉAFFIRMER, verbe trans. Affirmer de nouveau, avec plus de fermeté. A. − 1. Empl. pronom. passif. Prendre encore plus de force, devenir plus intense, plus nettement perceptible, s'accuser davantage. La nuit m'a fait grand bien et ce n'est qu'entre 3 et 5 cet après-midi (...) que la fatigue se réaffirma (Du Bos, Journal, 1928, p. 81).Le premier motif, le rude élan, se réaffirme par des trilles, aussitôt mués en douceur chaude et tendre (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 296). 2. Rare, empl. pronom. réfl. Se poser plus fermement, se consolider, retrouver plus d'aplomb. J'avais hâte de regagner le port, de me réaffirmer et réimposer sur la grève (Arnoux, Roy. ombres, 1954, p. 179). B. − Reconnaître, présenter avec une force renouvelée telle chose comme réelle, vraie, valable. 1. [Le suj. désigne une pers. ou un groupe] a) Réaffirmer + subst.Le peuple français proclame à nouveau que tout être humain (...) possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et les libertés de l'homme (Constitution de 1946 dsDoc. hist. contemp., p. 182).L'Église catholique romaine a, dès l'origine du mouvement œcuménique, affirmé et réaffirmé de la façon la plus nette sa doctrine de l'unité de l'Église (Philos., Relig., 1957, p. 46-9). b) Réaffirmer que.Les auteurs réaffirment (...) que ce ne sont pas les cultures mais les individus qui entrent en contact (Traité sociol., 1968, p. 459). c) Empl. pronom. réfl. Se reconnaître plus fortement comme authentique. Les rites sont, avant tout, les moyens par lesquels le groupe social se réaffirme périodiquement (Durkheim, Formes élém. vie relig., 1912, p. 553). 2. [Le suj. désigne une chose] Tandis que la raison décomposait l'être en facultés juxtaposées, (...) une croyance inexpliquée, mais fervente, réaffirma l'existence d'un centre intérieur (Béguin, Âme romant., 1939, p. 398).La liberté d'expression, le droit d'écrire et de parler en public, reconnus à tous les citoyens dans la Déclaration des droits de l'homme de 1789 et réaffirmés dans le préambule de la Constitution (Lubrano-Lavadera, Législ. et admin. milit., 1954, p. 88). − Empl. pronom. Aussitôt que ma croyance descend dans le savoir, il semble qu'elle se nie − et pourtant elle se réaffirme par delà cette négation de soi (G. Marcel, Journal, 1914, p. 92). Prononc.: [ʀeafiʀme], (il) réaffirme [-fiʀm]. Étymol. et Hist. 1858 (Legoarant, [Dict. critique de la langue fr.] ds Littré). Comp. du préf. re-* et de affirmer*. Fréq. abs. littér.: 18. |