| RUSH, subst. masc. A. − 1. SPORTS a) Attaque impétueuse des joueurs d'une équipe sportive; charge d'un joueur engagé dans une compétition. Les coups de sifflets stridaient [dans un match de hockey] (...) Slark (...) avait le génie (...) de démarrer pour le rush décisif (Genevoix, Laframboise, Match à Vancouver, 1942, p. 224).Les huit avants d'une équipe [de joueurs de rugby] constituent un pack. Leur rush excite l'admiration des supporters (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.1952, p. 231). − TENNIS. Rush au filet. Montée rapide au filet. Dans les attaques qui précèdent immédiatement un rush au filet, il est indispensable de frapper en avançant (Cochet, Tennis, 1933, p. 63 ds Grubb Sports 1937, p. 66). b) ATHL., CYCL., HIPP. Effort décisif d'un coureur ou d'un cavalier parvenu en fin de course, qui accélère brutalement son allure pour dépasser ses concurrents. Synon. attaque (v. ce mot A 3 c), sprint.Robert Paul ne trouvait pas le « rush » qui lui aurait permis de grignoter les dix centimètres dont Strandwall le précédait (L'Auto,27 août 1933,p. 1, ds Grubb Sports 1937, p. 65).Quadrature (...) peut, en quelques secondes, refaire le terrain sur les deux leaders. Ce n'est pas un rush mais seulement la suite logique (Vialar, Éperon arg., 1952, p. 118). 2. a) Affluence subite d'un grand nombre de personnes dans une même direction, à un même endroit. Synon. ruée.Rush des spectateurs, des vacanciers. Le rush aux guichets des banques (Morand, Extrav., 1936, p. 170).L'abaissement des tarifs provoque le « rush » de la clientèle (Évol. transp. aérien marchand., 1957, p. 19). b) En partic., vieilli. Arrivée massive et soudaine de prospecteurs (de spéculateurs, etc.) dans une région susceptible de recéler des richesses naturelles. Synon. ruée.Avoués, notaires, (...), scribouillards se ruent en Californie (...) avec les chercheurs d'or internationaux dont l'afflux n'est point terminé. C'est un nouveau rush (Cendrars, Or, 1925, p. 203).La nouvelle de cette découverte [les mines de diamant] se répandit et ne tarda pas à attirer des milliers de chercheurs (...); ce fut un « rush » comparable à celui des champs aurifères de Californie (Metta, Pierres préc., 1960, p. 63). B. − Au plur., CIN., TÉLÉV. 1. Ensemble des prises de vue filmées, telles qu'elles se présentent avant le montage. Se faire projeter les rushes; visionner les rushes. Rembobinez. On va passer ces « rushes » − il employait le terme américain qui signifie les scènes de la veille rapidement développées (Vialar, Tournez, 1956, p. 106). Rem. Une recommandation officielle propose de substituer à rush le terme épreuve de tournage (Arrêté du 12 janv. 1973, J.O., 18 janv. 1973 ds Lang. fr., Textes législatifs et réglementaires, 1980, p. 21). 2. P. méton. Séance au cours de laquelle ces prises de vue sont projetées. Aller aux rushes. Le soir, aux « rushes », cette séance de travail où réalisateur et acteurs voient le bilan filmé de leur journée (L'Express, 24 oct. 1977, p. 60 ds Rey-Gagnon Anglic. 1980). Prononc. et Orth.: [ʀ
œ
ʃ]. Plur. rushes, supra, sans différence de prononc. (pour le fr.). Étymol. et Hist. 1. a) 1872 « ruée dans une région de prospection minière » (O. Reclus, Géographie, 314 ds Höfler Anglic.); b) 1901 « course précipitée et désordonnée » (La Vie au grand air, 17 mars, 142a, ibid.); 2. 1875 sports (Le Sport, 30 janv. ds Petiot); 3. 1925 cin. (Mon Ciné, 9 avr., 14b, ibid.). Empr. à l'angl.rush « mouvement brusque, précipitation » (1380 ds NED), du verbe to rush qui est issu d'une forme d'anglo-norm. corresp. à l'a. fr. dont est issu ruser*. Le terme angl. est att. dep. 1850 à propos de la ruée vers les champs aurifères, en sport en 1857 et cin. dep. 1924 (NED et NED Suppl.2). Bbg. Becker 1970, p. 30, 42, 45, 49, 54. − Bonn. 1920, pp. 122-123. − Quem. DDL t. 21. |