| ROUGEUR, subst. fém. A. − 1. Littér. Couleur, teinte rouge ou rougeâtre. Anton. pâleur.Rougeur de l'aurore, du ciel, des lèvres. Le soleil d'une rougeur de braise, au bord de l'horizon, incendiait la plaine immense (Zola, Germinal, 1885, p. 1427).Les rougeurs du soleil couchant (Renard, Journal, 1907, p. 1119).V. brillanté ex. 1. 2. En partic. Coloration rouge de la peau, due à l'afflux du sang, causée par un élément physique, physiologique; en partic., coloration rouge du visage causée par un élément psychologique, une vive émotion. Anton. pâleur.Rougeur chaste, pudique, virginale; rougeur du front, des joues. Des yeux dont la rougeur montre qu'ils ont pleuré (Vigny, Poèmes ant. et mod., 1837, p. 39).Elle ressentit une émotion extraordinaire. D'abord elle devint toute blanche, le sang affluant au cœur; puis, la réaction se faisant, une rougeur aimable lui couvrit comme un nuage rose le front, les joues, et ce qu'on entrevoyait de son sein sous la gorgerette (Gautier, Fracasse, 1863, p. 481).V. pâle A 2 ex. de Martin du Gard. B. − Au plur. 1. CHASSE. ,,Traces de sang laissées par le cerf en détachant des lambeaux du velours qui recouvre encore ses bois`` (Duchartre 1973). V. rouge III A 2 b ex. de Duchartre 1973.Suivre aux rougeurs (un animal). ,,Suivre la fuite d'un animal blessé, grâce à des taches de sang laissées sur le sol, l'herbe, les feuilles tombées`` (Duchartre 1973). 2. PATHOL. Taches, plaques rouges sur la peau, de nature inflammatoire. Avoir des rougeurs aux bras, à la figure; être sujet aux rougeurs. Comme je la regardais malicieusement, elle se hâta d'ajouter: − il m'a radicalement guérie de ces odieuses rougeurs qui me couperosaient le teint et me faisaient ressembler à une paysanne (Balzac, Deux rêves, 1830, p. 347).Les rougeurs cutanées (ou érythèmes) sont très fréquentes. Elles sont soit généralisées, soit localisées sous forme de taches ou de placards. Les érythèmes généralisés sont un des signes essentiels des fièvres éruptives. Ils sont décrits avec celles-ci: scarlatine, rougeole, rubéole (Quillet Méd.1965, p. 299). Prononc. et Orth.: [ʀuʒ
œ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « coloration en rouge » (Escoufle, 4548 ds T.-L.); 2. 1314 « coloration rougeâtre de la peau due à une irritation, inflammation ou infection » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 801); 3. 1538 « coloration du visage par l'afflux de sang sous l'effet d'une émotion » (Est., p. 636, s.v. Rubeus); 4. 1834 chasse (Baudr. Chasses). Dér. de rouge*; suff. -eur1*. Fréq. abs. littér.: 728. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 215, b) 1 635; xxes.: a) 848, b) 672. |