| ROUGEOYER, verbe intrans. Littér. Prendre des teintes tirant sur le rouge et généralement changeantes. Ciel, couchant, feu, incendie, pierrerie, torche qui rougeoie. La flamme des tisons rougeoya et bleuit, et les faces des routiers bleuirent et rougeoyèrent (Bertrand, Gaspard, 1841, p. 154).P. métaph. [La Commune] a été visiblement le grand scandale de sa vie intellectuelle [de Drumont], la crise morale, peut-être décisive, dont (...) jusqu'à sa mort, on pourra deviner l'âpreté à un certain frémissement de colère, qui fait, sous chaque allusion, resplendir et rougeoyer sa phrase, comme si venait de se rallumer, derrière lui, la ville insurgée (Bernanos, Gde peur, 1931, p. 67).− Rougeoyer de + compl.Les verres à pied rougeoyant de liqueur (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 256). Prononc. et Orth.: [ʀuʒwaje], (il) rougeoie [-ʒwa]. V. aboyer. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. Ca 1165 a. et m. fr. « devenir ou être rouge, avoir des reflets rouges » (Troie, 21518 ds T.-L.); 1832 fr. mod. (Hugo, N.-D. Paris, p. 392). Dér. de rouge*; suff. -oyer*. Fréq. abs. littér.: 74. |