| ROUAN, -ANNE, adj. HIPPOL. [En parlant d'un cheval] Dont les poils sont mélangés de blanc, de brun-rouge et de noir (d'apr. Tondra Cheval 1979). Une charrette attelée d'un cheval rouan (Genevoix,Raboliot, 1925, p. 286).♦ Empl. subst. masc. Cheval rouan. Le fourrier sauta sur un rouan; et ils éperonnèrent, lancèrent leurs montures à travers le parc (Adam,Enf. Aust., 1902, p. 137).,,Rouan vineux. Cheval rouan sur la robe duquel le bai domine. Rouan cap de more. Cheval rouan dont la tête et les extrémités sont noirs`` (Ac.). − P. anal. [En parlant d'un mulet, d'un bovin] Vache rouanne. Le roi d'Espagne détacha une belle mule rouanne de l'écurie (Arnoux,Abisag, 1919, p. 232). Prononc. et Orth.: [ʀwɑ
̃], fém. [-an]. Homon. et homogr. rouanne (techn.). Att. ds Ac. dep. 1694; 1694-1835, masc.; dep. 1878, masc. et fém. Étymol. et Hist. 1340 cheval rouen (A.N. K 43, pièce 14 bis ds Gdf. Compl.); 1389 cheval gris roan (Invent. et vente des biens meubles de Guillaume de Lestrange, éd. H. de Lestrange, 35). Empr. à l'a. esp.roán (esp. roano) « (cheval) dont la robe est mêlée de blanc, de gris et de bai » (dep. 1156 d'apr. Cor.-Pasc.; déjà raudano en 979 et 994), d'orig. controversée, prob. issu d'un lat. vulg. *ravidanus, dér. de ravidus « grisâtre », dér. de ravus « gris » (v. R. Menéndez Pidal ds Romania t. 29, pp. 367-368, Id., Orígenes del español, pp. 97-98, et FEW t. 10, p. 131). S'appuyant sur le fait que le sens primitif du mot esp. ne serait pas « rouan » mais « rougeâtre » et qu'une double suffixation est rare en lat., Cor.-Pasc. et A. Steiger ds Mél. Wartburg (W. von) 1958, pp. 773-775 voient dans roán un empr. au got. *rauda, raudan « rouge », mais cette hyp. est moins vraisemblable (v. FEW, loc. cit.). Bbg. Kidman Esp. 1969, pp. 228-231. |