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ROSSARD, subst. masc.
A. − Vieilli, pop. Mauvais cheval. Comme le cheval soufflait dans un garage, Jeanlin (...) demanda: − Qu'est-ce qu'il a, ce vieux rossard, à s'arrêter court?... Il me fera casser les jambes (Zola, Germinal, 1885, p. 1295).
B. − Vieilli, pop. Personne paresseuse. Synon. fainéant.Entre nous, ce sont des rossards (les Arabes). Eux à cheval, la femme courant derrière (Larch.1872, p. 216).À l'étude (...) quelques « rossards » invétérés sommeillent sur leurs coudes (Cignerol, Notes Bordachien, 1888, p. 216).Je l'avais tout de suite sur le paletot. « Sortirez-vous? petit rossard! Hein! C'est ça que vous appelez du travail?... » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 166).
C. − Pop., fam. Personne malveillante, médisante. Synon. pop., fam. chameau, vache.− Prinet, l'aspi de la 19. Ça, c'était un rossard. − C'est pas que c'était un rossard. Seulement, t' sais, un officier qu'a une tête qui vous revient pas, y a rien à faire, y n'a qu'à quitter le régiment (Montherl., Songe, 1922, p. 171).
− Empl. adj. Un critique rossard. Ils devraient tous comprendre cela, admettre cela, admirer cela, me faciliter cela. Mais non, ils sont durs, rossards, et tous les jours je les retrouve dans leurs bureaux, sévères, intransigeants (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p. 252).
− [En guise d'injure] Sale rossard! Bande de rossards! Attrape celle-ci (...) − Et toi, celle-là! − Butor! − Rossard! − Dindon! − Escroc! − Coquin! − Usurier! − Racaille! (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 179).
REM.
Rossarder, verbe intrans.Avancer comme un rossard (supra A). Au retour, comme son camarade, le cheval rossardait. Frédéric soufflait, échauffé, vieux (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 235).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɔsa:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1861 « paresseux » (d'apr. Esn.); 1872 empl. subst. (Larch., loc. cit.); 2. 1885 « mauvais cheval » (Zola, loc. cit.); 3. 1907 adj. « malveillant, médisant » (France); 1922 empl. subst. (Montherl., loc. cit.). Dér. de rosse*; suff. -ard*. Fréq. abs. littér.: 13.