| RONDELET, -ETTE, adj. Familier A. − [En parlant d'une chose] Qui présente une forme arrondie. L'alcool apporté par tonnelets rondelets que débarquaient d'un air placide des matelots anglais aux barbes rousses (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Baptême, 1885, p. 573).Voyez-vous le nuage rondelet qui se déchire là-haut comme une peau d'orange? (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 22). − En partic., fig. Bourse rondelette. Bourse bien garnie. (Dict. xixeet xxes.). − Au fig. [En parlant d'une somme d'argent] D'une certaine importance. Synon. fam., coquet.Bénéfice, héritage rondelet; total assez rondelet. Un ancien tâcheron du Panama, revenu de l'isthme avec des économies rondelettes (Vogüé, Morts, 1899, p. 288).M. Barrel se fendit d'une somme assez rondelette pour habiller la clique du patronage plus ou moins comme les gymnastes de Joinville (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 25). B. − 1. [En parlant d'une pers.] Qui a de l'embonpoint. Synon. dodu, grassouillet, rondouillard (fam.).Le révérend père Caboccini, jésuite romain (...) était un petit homme de trente ans au plus, grassouillet, rondelet, et dont l'abdomen gonflait la noire soutanelle (Sue, Juif errant, 1844-45, p. 259).Tous les complices de sa vie de petite femme rondelette et vigoureuse, toutes les rustiques divinités subalternes qui lui obéissaient (...) prenaient maintenant figure et position d'adversaires (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 211). 2. [En parlant de certaines parties du corps] Qui présente des formes biens remplies, charnu. Ventre rondelet; joues, mains rondelettes. Sa courte saya de cotonnade blanche découvrait ses jambes rondelettes et ses pieds de Cendrillon (Borel, Champavert, 1833, p. 45).Jeune, le visage est plein, harmonieux, florissant, rondelet chez la femme, avec un air de candeur et de bonté (...). Avec les années, il s'oriente vers un pentagone souligné par la peau tombant des bajoues et le fort maxillaire (Mounier, Traité caract., 1946, p. 218). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔ
̃dlε], fém. [-εt]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. I. Adj. 1. 1391 « assez rond » (Registre criminel du Châtelet, éd. Sté des Bibliophiles fr., t. 2, p. 386: un gros prestre [...] à un visaige rondelet); 2. 1728 « assez important » (Lesage, Achmet et Almanzine ds Le Théâtre de la foire, t. 6, p. 421: une somme un peu rondelette). II. Subst. 1381-89 « rondeau » (E. Deschamps, Miroir de mariage, 1645 ds
Œuvres, éd. G. Raynaud, t. 9, p. 56: Chançons, lettres et rondelez); ca 1384 (Froissart, Méliador, éd. A. Longnon, 565: rondelet). I dimin. de rond1*; suff. -elet (-et*). II dimin. de rondeau1* (m. fr. rondel); suff. -et*. Fréq. abs. littér.: 39. Bbg. Hasselrot 1957, p. 195; 20es. 1972, p. 66. |