| RONCHONNEUR, -EUSE, adj. et subst. Pop., fam. (Personne) qui a pour habitude de ronchonner. Synon. bougon1, grognon, ronchon (dér. s.v. ronchonner).Von Hans fixa son choix sur von Murmel, colosse ronchonneur, rageur, mal élevé (L. Daudet, Ciel de feu, 1934, p. 76).Les vieux manuels de sagesse qui prêchaient dans le désert: « les richesses possèdent le riche », vont refleurir et l'on relira Sénèque, Boèce le consolateur, tous les vieux ronchonneurs classiques, ennemis de la mollesse (Morand, Chron. homme maigre, 1941, p. 71).− [P. méton.] Propre à quelqu'un qui ronchonne. La coquetterie de la jeune fille qu'avait été Françoise affinait alors pour M. Jupien le visage ronchonneur de notre vieille cuisinière alourdie par l'âge, la mauvaise humeur et la chaleur du fourneau (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 18). REM. 1. Ronchonneux, -euse, adj.,pop., fam., synon. de ronchonneur, -euse.Turballe, plissant son front précocement ridé d'artisan ronchonneux (L. Daudet, Phryné, 1937, p. 175). 2. Ronchonneau, ronchonnot, subst. masc.,pop., fam. Officier trop méticuleux, préoccupé par des vétilles réglementaires et qui ronchonne sans cesse. Si enchaîné qu'il fût, le journal du « vieux ronchonneau » [Clemenceau] portait et son tirage atteignait cent mille exemplaires (L. Daudet, Clemenceau, 1942, p. 195).Empl. adj. La Bretèche, image poncive du colonel (...) ronchonnot (Vialar, Débucher, 1953, p. 163). Prononc.: [ʀ
ɔ
̃
ʃ
ɔnœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. [1878 ds Lar. Lang. fr.] 1883 (Boutmy, p. 94). Dér. de ronchonner*; suff. -eur2*. Bbg. Hasselrot 1957, p. 195 (s.v. ronchonnot). |