| ROMANICHEL, -ELLE, subst. A. − Tzigane nomade, bohémien, gitan. À force de vivre comme un bohémien, il fit la connaissance d'une petite caravane de romanichels qui suivait la même route que lui et qui se rendait aux Saintes-Maries-de-la-Mer (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 23).L'automne, quand les romanichels descendaient vers l'Espagne, attirés vers le soleil, incapables de s'en passer, nous trouvions leurs roulottes échelonnées sur la route, les bêtes au piquet le long des talus (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 75). − Empl. adj. Propre aux bohémiens, de bohémien. Elle ressemblait à George Sand, et portait en tous ses mouvements une majesté romanichelle (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 188). B. − P. ext. Vagabond, individu sans résidence fixe. C'est vrai, dit-il, tu es fonctionnaire. Faut que tu fasses gaffe à cause de ton administration. Nous (...) on n'a personne à ménager, on est sans feu ni lieu. Sans foi ni loi. On passe: vous autres, vous restez et nous, on passe, on s'en va, on est des oiseaux de passage, des romanichels (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 131). − Empl. adj. Elles étaient heureuses que leurs maris se déclarassent publiquement à la chambre contre le vote des femmes, ressentant cette injure comme le premier hommage rendu à leur puissance domestique, comme le premier soupçon de jalousie, comme la première caresse. Leur seule et involontaire vengeance était de mettre au jour, sur quatre fils, deux Rebendart romanichels et révoltés (Giraudoux, Bella, 1926, p. 62). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔmaniʃ
εl]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1828-29 Romamichel « tzigane nomade » (Vidocq, Mém., t. 1, p. 10); 1844 romanichel (Id., Vrais myst. Paris, t. 3, p. 308); 2. 1910 « vagabond, individu sans résidence fixe et au métier flottant » (Lar. pour tous). Mot de la lang. des tziganes d'Allemagne signifiant « peuple des tziganes; tzigane », comp. de romani (v. romani) et de tšel « peuple, race » (S. A. Wolf, Groβes Wörterbuch der Zigeunersprache, Mannheim, 1960). Fréq. abs. littér.: 20. |