| ROBUSTE, adj. A. − Qui est fort et résistant de par sa constitution, sa forme. 1. [En parlant d'une pers., d'un animal] Synon. costaud (fam.), solide, vigoureux; anton. chétif, faible, fragile, frêle, malingre.Le break du cousin Jules, solide, verni, léger, et son robuste cheval, équipage de riche cultivateur-propriétaire (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 222).De nouveau Pierre-Côme Provençal songea à ses garçons, (...) robustes, vaillants et forts. Et il sourit d'orgueil (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 20). a) [En parlant d'une partie du corps] Épaules robustes; pattes robustes. Les beaux gars aux membres robustes, aux poitrines puissantes, tout cela me fait rêver des rêves gentils (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 345). b) [En parlant des qualités physiques] Être d'un tempérament robuste, d'une santé robuste. Il tenait de son père et de son grand-père leur robuste constitution. On n'était pas douillet dans la famille (Rolland, J.-Chr., Aube, 1904, p. 47). c) En partic. [En parlant des qualités morales] Solide, ferme, inébranlable. Une nature qui avait reçu par une foi robuste, la tradition des croyances plutôt qu'elle ne s'en était pénétrée (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 15, 1856, p. 454).C'est ce qui entretenait ma robuste confiance dans l'avenir (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 3). 2. [En parlant d'un végétal] Synon. résistant, vigoureux; anton. fragile.Maurras est seul sur la colline. Seul à côté d'un grand pin robuste et luisant (Giono, Colline, 1929, p. 155). B. − [En parlant d'un inanimé concr.] Qui est résistant et solide de par ses qualités. Anton. fragile.La table, de chêne, carrée, robuste, était recouverte d'une toile cirée (Arland, Ordre, 1929, p. 46). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔbyst]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. xives. « vigoureux (d'une personne) » (Aimé du Mont-Cassin, Hist. dei Norm., éd. V. de Bartholomaeis, p. 201); 1604 « id. en parlant de végétaux » (Montchrestien, David, éd. Petit de Julleville, p. 225); 2. 1481 au fig. « ferme, inébranlable » (Puy de l'école de rhét., 16econgrég., ms. Tournai, p. 175 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.robustus « solide, dur, fort, résistant »; cf. ca 1100 la forme rubost[e] (écrit rubostl) « sauvage, cruel » (Roland, éd. J. Bédier, 1862), est issue d'un lat. *rebustus (du lat. robustus, sous l'infl. du préf. re- et après invers. des deux voy.), cf. FEW t. 10, p. 434b. Fréq. abs. littér.: 1 271. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 440, b) 2 683; xxes.: a) 2 120, b) 1 463. DÉR. Robustement, adv.a) De manière robuste, dénotant la force physique. Synon. fermement, solidement.Des estafiers de chenil au visage féroce et des nègres tout nus la tenaient [la meute de chiens] robustement en laisse (Hugo, Rhin, 1842, p. 206).b) De manière robuste, dénotant la résistance et la solidité. Synon. solidement.S'il s'agit d'affronter la haute mer, les bateaux robustement charpentés, surmontés d'une haute voilure (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 337).− [ʀ
ɔbystəmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. − 1reattest. 1538 (Est.); de robuste, suff. -ment2*. BBG. − Blumenthal (P.). Die Linguistik des Weingeschmacks. Z. fr. Spr. Lit. 1979, t. 89, p. 108. |