| ROBINET, subst. masc. TECHNOL. Appareil permettant d'établir ou d'interrompre l'écoulement d'un fluide dans une canalisation. Robinet à boisseau, à clapet, à flotteur, à piston, à pointeau, à vanne; robinet de puisage, de purge, de vidange, d'incendie; robinet d'arrêt, robinet mélangeur; robinet d'eau froide, d'eau chaude, du gaz; ouvrir, fermer, tourner le robinet (= le bouton, la clé du robinet); robinet de baignoire, d'évier, de lavabo. Lorsque les deux conducteurs eurent regagné leurs fourgons, il tourna lui-même le robinet du purgeur (Zola, Bête hum., 1890, p. 151).Sur le collecteur vient se greffer un tuyau qui reprend le vin arrêté par le robinet à trois voies et le monte à la deuxième chambre de filtration (Brunet, Matér. vinic., 1925, p. 457).♦ Loc. fam. Problèmes de robinet. Problèmes traditionnels d'arithmétique ayant trait aux notions de débit et de volume et considérés comme le type de l'exercice rébarbatif et un peu absurde donné aux écoliers. Que ne devions-nous apprendre pour passer ce fameux « Certif »!... Les problèmes de robinets, hélas, ne sont pas un mythe! (G. Kubler, Mon certificat d'étudesds La Rev. Lorr. Pop., juin 1984, n o58, p. 171). ♦ P. métaph. Le père Duroy, mis en joie par le cidre et quelques verres de vin, lâchait le robinet de ses plaisanteries de choix (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 224). − P. anal. ♦ Péj., vieilli. [En parlant d'une pers.] Bavard invétéré, parlant ou écrivant pour ne rien dire. C'est un robinet d'eau tiède (Ac.1835).Un homme [Charles Dupin] qui, depuis cinquante ans, professe, disserte, expose (...); également prêt sur tout sujet, un robinet toujours ouvert, usé, sempiternel et monotone (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 11, 1868, p. 483). ♦ Loc. verb., fam. Couper, fermer le robinet de qqc. Cesser de fournir quelque chose. Matinée de travail sur les bords du lac de Gérardmer: l'exécutif régional coupe le robinet des primes à l'emploi (L'Est Républicain,24 sept. 1985,p. région.). REM. Robine, subst. fém.,région. (Provence), synon. de robinet.[L'aubergiste] leur tirait [à deux vieux de l'hospice] deux petits pots de ce vin qui sent la mûre (...) et (...) si l'envie lui prenait il laissait pleurer la robine pour se lisser le fil de la moustache (Giono, Manosque, 1930, p. 71). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔbinε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1285 « sorte de figure qui orne le haut bout d'un instrument à cordes » (J. Bretel, Tournoi de Chauvency, éd. M. Delbouille, 2552); 2. 1401 « appareil placé sur un tuyau de canalisation que l'on peut ouvrir et fermer pour régler le passage d'un fluide » (Compte de la ville d'Amiens ds Havard); 3. a) 1675 fig. « ce qui retient momentanément un flux quelconque » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 735); b) 1740-55 tenir le robinet « user d'une chose à sa volonté » (St Simon, Mém., éd. G. Truc, t. 3, p. 961); c) 1835 robinet d'eau tiède « homme qui parle ou écrit longuement, mais n'exprime que des choses communes » (Ac.). Dér. de robin1*, au sens de « mouton »; suff. -et*, les premiers robinets avaient souvent la forme d'une petite tête de mouton. Fréq. abs. littér.: 271. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 84, b) 460; xxes.: a) 409, b) 587. DÉR. Robinetier, subst. masc.Fabricant ou marchand de robinets et d'accessoires de plomberie. Liste des CAP industriels (...) Robinetier Sellier garnisseur (Encyclop. éduc., 1960, p. 165).− [ʀ
ɔbin(ε)tje], [-n(e)-]. Warn. 1968, Lerond 1980 [-n(ə)-]; Martinet-Walter 1973: un quart des sujets [-nə-]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1870-71 subst. et adj. (Littré); de robinet, suff. -ier*. BBG. − Bedard (Cl.). Par les détours de la robinetterie. Meta. 1978, t. 23, n o4, pp. 309-310. − Darm. 1877, p. 108 (s.v. robinetier). − Hering (W.). Über den Zapfhahn und seine Namen in Frankreich. Z. rom. philol. 1937, t. 57, pp. 387-390, 416-418; Nachtrag zu frz. robinet. Z. rom. Philol. 1940, t. 60, p. 48. |