| RISIBLE, adj. et subst. masc. I. − Adjectif A. − Vx. [En parlant d'une pers.] Qui a la faculté de rire. Les philosophes scolastiques disaient que l'homme est un animal risible (Ac.1835, 1878). B. − 1. Vieilli. Qui est propre à faire rire, à amuser. Synon. usuels amusant, burlesque, cocasse, comique, drôle, marrant (pop.), plaisant, rigolo (pop.).Cette farce est une des plus risibles qu'on ait encore vues (Ac.1798-1935). 2. Mod., péj. Qui prête à rire, qui mérite qu'on en rie, qu'on s'en moque. Synon. comique, ridicule.Aventure, mot, quiproquo risible; prétentions risibles. La pitié seule ne pourrait vous donner la patience d'écouter à pareille heure toutes ces histoires banales et risibles (Butor,Passage Milan,1954, p. 276): Mon rôle fait rire. Pense donc! Un homme trompé, c'est déjà risible, un homme de mon âge trompé par un jeune homme c'est encore bien plus risible. Mais si cet homme est trompé par son fils, le rire éclate! C'est un chef-d'œuvre de fou rire. Une farce, une bonne farce. La meilleure de toutes les farces.
Cocteau,Parents,1938, II, 9, p. 248. II. − Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est risible; qualité, caractère de ce qui est risible. Le risible d'une aventure, d'un conte, d'une histoire, d'une personne. Les auteurs ont coutume de rattacher à l'étude du laid celle du risible, du ridicule et du comique (Bray,Du beau,1902, p. 225).Est comique tout ce qui donne, d'une part, l'illusion de la vie et, d'autre part, l'illusion d'un arrangement mécanique (...) la définition du risible qui les a fondés [ces procédés] ne correspond jamais simultanément aux conditions nécessaires et suffisantes que la raison exige à la fois (Arts et litt.,1935, p. 80-13). REM. Risibilité, subst. fém.a) Vx. [À propos d'une pers.] Faculté de rire. Dans l'ancienne philosophie scolastique, on regardait la risibilité comme la faculté distinctive de l'homme (Ac.1798-1878).b) Rare. Qualité, caractère de ce qui est risible. Synon. Le risible.Risibilité d'une histoire, d'un projet. Quant aux gens de La Syrinx, ils sont positivement admirables. Jamais plus instructive risibilité littéraire ne m'est parvenue (Valéry,Corresp. [avec Gide], 1892, p. 169). Prononc. et Orth.: [ʀizibl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1370 « qui provoque le rire » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 270); 2. 1611 « qui provoque la moquerie » (Cotgr.). B. 1550 « qui a la faculté de rire » (A. de Guevara, L'Orloge des princes, trad. en fr. [par R.-B. de La Grise] II, 1 ds Hug.: l'homme [...] une beste [...] sociable, communicable et risible). Empr. au b. lat.risibilis « risible, ridicule; capable de rire (caractère opposant l'homme aux animaux) » (Blaise Lat. chrét.); dér. de ridere (supin risum) « rire », suff. -bilis (-able*). Fréq. abs. littér.: 298. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 353, b) 404; xxes.: a) 466, b) 467. DÉR. Risiblement, adv.D'une manière risible. Synon. comiquement, ridiculement.L'habillement des femmes, si risiblement laid sous l'Empire, est devenu tout à fait charmant [en 1820] (Hugo,Rhin,1842, p. 298).− [ʀisibləmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. − 1reattest. 1655 (Molière, Étourdi, 1946); de risible, suff. -ment2*. |