| RIQUIQUI, subst. masc. et adj. inv. I. − Subst. masc., pop., vieilli. Eau-de-vie, généralement de qualité médiocre. Voyant une ombre avancer hors de la porte, ils tendirent un gobelet et crièrent au camarade de venir boire un coup de riquiqui (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 239).Mon ancienne patronne, la comtesse Jenny, est mourante. Elle était en sevrage de riquiqui au sanatorium et l'infirmier chef lui a passé de l'alcool en cachette (L. Daudet,Phryné, 1937, p. 180). II. − Adj. inv., fam. Qui est petit, mesquin, étriqué. Je suis comme le vieux Blanqui Je dis aussi « ni Dieu ni Maître » Ni maîtresse... c'est riquiqui (Nouveau,Valentines, 1886, p. 126). Prononc. et Orth.: [ʀikiki]. On écrit aussi rikiki (Rob., Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1. 1789 subst. « eau-de-vie » (La Femme comme on en voit peu ds Larch. 1872: une goutte de riquiqui); 1819 (Venus à l'encan, p. 27 ds Fr. mod. t. 16, p. 218); 2. 1866 adj. « mesquin, étriqué » (Delvau, p. 343: Avoir l'air riquiqui. Être ridiculement habillée, ou n'être pas habillée à la dernière mode); 1886 (Nouveau, loc. cit.). Dér. d'un rad. onomat. rik-, évoquant un bruit sec, un son bref et aigu, qui a servi à former des mots et des loc. exprimant l'exactitude, la justesse, le caractère strict, puis p. ext., la mesquinerie, l'avarice, l'étroitesse (FEW t. 10, pp. 406-409; cf. ric-rac). Dans un vaudeville de 1806, M. Rikiki ou le voyage à Sceaux, de Frédéric et Roset, Rikiki: est le n. d'un personnage prétentieux, ridicule et niais. Bbg. Migl. Nome propr. 1968 [1927], p. 240. |