| RIPOPÉE, subst. fém. Vieilli, pop., péj. A. − Mélange de restes de vins différents opéré par les cabaretiers. Ce vin n'est que de la ripopée (Ac.).[Dans un cont. métaph.] En fait de nutriment et de breuvage artistiques, on ne lui sert [au peuple] sous couvert de religion, que de la ratatouille de cantine et de la ripopée (Huysmans,Foules Lourdes, 1906, p. 98). B. − P. anal. Mélange de différents mets liquides (liqueurs, sauces). Quelle ripopée faites-vous là? (Ac.). C. − Au fig. Ensemble de choses disparates, mêlées ensemble; en partic., ouvrage dont les idées manquent de cohérence, de lien, de plan. Quant aux vers, élégie, épitre, ode, épopée, C'était bien la plus orde et fade ripopée Qu'on pût s'administrer comme soporatif (Pommier,Crâneries, 1842, p. 133). Prononc. et Orth.: [ʀipɔpe]. Ac. 1694-1762: ripopé, subst. masc., dep. 1798: -pée, subst. fém. Étymol. et Hist. 1. Déb. xves. rippopé (vin) « mauvais vin fait d'un mélange de différents restes de vin » (Quinze joies mariage, éd. J. Rychner, p. 36); 2. ca 1480 subst. masc. « id. » (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 13952); 3. 1718 subst. masc. « mélange de différentes liqueurs, différentes sauces » (Ac.); 1798 subst. fém. « id. » (Ac.); 4. 1718 fig. subst. masc. « mélange de choses disparates » (Ac.); 1798 subst. fém. « id. » (Ac.). Comp. de ri-, élém. de ripaille*, et de pop-, var. du rad. expressif pap-, évoquant le bruit des lèvres de celui qui sirote un liquide, de la famille du lat. papare (v. papoter). |