| RINFORZANDO, adv. A. − MUS. [Dans la notat. mus., représenté par l'abrév. rf., rfz., rinf. ou par le signe < placé au-dessus d'une note ou d'un accord] En renforçant subitement le son. Synon. sforzando.Toutes ces nuances [musicales] peuvent encore être modifiées en augmentant ou en diminuant l'intensité des sons par les termes suivants: pour augmenter la force du son: rinforzando (Parès, Traité d'instrument. et d'orchestr., s.d., p. 160). ♦ Empl. subst. masc. Renforcement de l'intensité d'une note; note ainsi renforcée. Un rinforzando de l'orchestre les arracha à leur passion (Colette, J. de Carneilhan, 1941, p. 87). − P. anal. En parlant subitement plus fort. Et je Vous demande... (rinforzendo... [sic]) Seigneur, de me délivrer du lien de cet impropère [« reproche »] ou alors de me retirer (Claudel, Tobie et Sara, 1940, I, 6, p. 1238). ♦ Empl. subst. masc. Accent, augmentation de la voix. Croyez-en un vieillard plein d'expérience! reprit-il en faisant un rinforzando dans sa voix de basse (Balzac, Goriot, 1835, p. 172). B. − Au fig. En s'accentuant. Ces bruits, ces ragots, qui couraient sur lui, « rinforzando », avaient fini par remplir le monde (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p. 298). − Empl. subst. masc. Accentuation, intensification d'un phénomène. On dirait que l'humanité a été prise tout à coup d'un rinforzando de tendresse pour le fruit de ses entrailles (Goncourt, Journal, 1860, p. 820). Prononc. et Orth.: [ʀinfɔ
ʀtsɑ
̃do], [-fɔ
ʀdzɑ
̃do]. À l'ital.: [ʀinfɔ
ʀtsando], ou [-tsɑ
̃(n)-] (Warn. 1968, Martinet-Walter 1973), ou [-dzɑ
̃(n)-] (Warn. 1968), ou [-zɑ
̃(n)-] (Barbeau-Rodhe 1930, Lar. Lang. fr., Martinet-Walter 1973); ou [ʀ
ε
̃fɔ
ʀtsɑ
̃(n)do] (Littré), etc. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1775 (Beaumarchais, Barbier de Séville, II, 8, éd. G. Bonneville, p. 84). Terme de mus. ital. signifiant « passage progressif du piano au forte », propr. gérondif de rinforzare « renforcer ». |